C’est une mesure destinée à “contenir des manifestations devenues chaotiques”, souligne le Los Angeles Times.
Alors que Donald Trump a promis mardi 10 juin de “libérer” Los Angeles d’une invasion selon lui d’“ennemis étrangers”, la maire de Los Angeles Karen Bass a, elle, tenté de rétablir le calme en décrétant un couvre-feu dans le centre-ville au cinquième jour d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants opposés aux expulsions musclées de sans-papiers.
Critiquée pour sa gestion des feux en janvier dernier, l’édile démocrate est cette fois-ci parvenue par son action à se présenter “comme la défenseure d’une ville assiégée”, remarque le New York Times.
Elle “puise dans ses années d’expérience en tant qu’organisatrice communautaire pour rassurer les familles immigrées confrontées à la ’peur et à la terreur’, tout en ménageant un équilibre délicat entre la défense du droit de ses concitoyens à manifester et la dénonciation des manifestants ’qui créent la violence’”, note le quotidien américain.
Le mouvement s’étend
Juste avant l’entrée en vigueur du couvre-feu mardi soir, le centre-ville de Downtown semblait déjà beaucoup plus calme que la veille, remarque un correspondant du journal à Los Angeles. “Il y a toujours de petites poches de manifestants dans certains endroits mais les rues remplies de manifestations il y a 24 heures sont désormais presque vides”.
Tandis qu’un calme relatif gagnait le centre de la cité des anges, le mouvement contre les expulsions de sans-papiers a continué de s’étendre à d’autres grandes villes du pays comme New York, Seattle, San Francisco ou encore Dallas, rapporte CBS News.
À Chicago, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue pour s’opposer à la politique migratoire de Donald Trump. “Il faut que” que la multiplication des raids à travers le pays “cesse”, a déclaré Benjamin Milford, un manifestant au Chicago Tribune. “J’espère que cela envoie un message clair à Trump et à son administration : nous ne tolérerons pas cela à Chicago ni ailleurs aux États-Unis.”
“Souricière”
Dans une allocution critiquant la démonstration de force de l’administration Trump mardi soir, le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom a accusé le président républicain de déployer une “souricière militaire” à travers la deuxième plus grande ville du pays. “Déployer dans la rue des combattants entraînés pour la guerre est sans précédent et menace le fondement même de notre démocratie”, a dénoncé l’homme politique, considéré comme un candidat potentiel à la Maison-Blanche pour 2028. “Donald Trump se comporte comme un tyran, pas comme un président.”
Pour le San Francisco Chronicle, “le président et le gouverneur de l’État le plus peuplé du pays sont désormais engagés dans une bataille très publique qui, bien qu’acrimonieuse, offre des opportunités politiques aux deux hommes”.
“Les vidéos des manifestations qui circulent, avec des images de voitures en feu et de drapeaux étrangers flottant dans les rues, ont joué en faveur de Trump jusqu’à présent”, a déclaré au quotidien californien Gabriel Lenz, professeur de sciences politiques à l’Université de Californie à Berkeley. Mais il souligne “que si l’administration continue de mener des raids agressifs sur les lieux de travail et de cibler les personnes sans antécédents judiciaires, cela pourrait se retourner contre” le républicain.
