Lorsque notre beau-père s’habillait ainsi l’été, on était «gêné»… Aujourd’hui, c’est le nec plus ultra adopté par toute une génération de garçons. Décryptage.
À vrai dire, nous n’avions pas repéré cette tendance de l’été d’emblée. C’est le premier rang de la Fashion Week de mode masculine, la semaine dernière, qui nous a mis la puce à l’oreille. Depuis, sur le trajet en métro pour rejoindre nos bureaux, nous les avons comptés par dizaine, ces hommes en bermuda chic, chaussettes montées jusque mi-mollets et mocassins noirs. Un mariage improbable entre la claquette-chaussette post-Covid et le style preppy hérité des colleges américains de la Ivy Leage. Qui aurait cru que les branchés des grandes villes reprendraient le look de schoolboy d’Angus Young d’AC/DC? Pour la petite histoire, sur les conseils de sa sœur Margaret l’incitant à se créer une identité forte, le guitariste de légende aurait emprunté le blazer d’école de son neveu avant de monter sur la scène du Victoria Park de Sydney en 1974. Un mythe était né.
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Plus vraisemblablement, on peut voir dans cette tenue, l’influence de Tyler, The Creator, maître es tendances chez les hommes, qui l’a popularisée durant la promotion de son album Igor en 2019. Les images de l’Américain en bermuda, chaussettes blanches et pull sans manches (parfois de sa propre marque Golf Le Fleur) ont fait le tour du monde. Lui-même se serait inspiré de son mentor musical, Pharrell Williams aujourd’hui directeur artistique des collections masculines de Louis Vuitton. Ladite silhouette était même une des signatures de sa collection de l’été 2025 pour le malletier qu’on a vu adoptée par Tahar Rahim et Mason Thames, lors du show du 25 juin dernier, sur le parvis du Centre Pompidou.
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Arnold Jerocki / Getty Images for Louis Vuitton
Paul, Parisien et comédien de 22 ans, s’est lui aussi converti au bermuda-chaussettes-mocassins. «J’ai toujours fait plus jeune que mon âge. Avant cela me complexait, maintenant, avec ce look d’écolier décalé, je peux m’en amuser et j’apprécie même de cultiver ma différence.» Benjamin, 21 ans, étudiant en école de commerce décline le style à l’envi: « Et alors? On accepte bien le col Claudine et les fleurs Liberty pour les filles! Un vêtement, c’est fait pour mettre en lumière une identité. Mon identité à moi c’est celle d’un jeune homme qui n’a pas envie de grandir trop vite.»
