24 views 5 mins 0 comments

Avec le sacre du PSG, “ce sont les enfants de l’Afrique qui ont écrit l’histoire”

In Business
juin 02, 2025

“Un moment suspendu, un rare instant de résonance positive entre la France et l’Afrique.” Le Djely ne se fait guère d’illusion sur le répit “éphémère” qu’a offert la victoire du PSG en finale de la Ligue des champions le 31 mai, dans l’océan de “malentendus et de désillusions mutuelles” entre Paris et certaines de ses anciennes colonies et de débats sur l’immigration en France. Mais le site d’information guinéen savoure cette communion, “le temps d’un match”.

Outre les scènes de liesse – émaillées de violences – dans l’Hexagone, le sacre du club parisien “a trouvé un écho jusque dans les rues de Bamako et de Niamey [les capitales respectives du Mali et du Niger, qui ont rompu leurs relations avec la France]. Car si l’on peut démanteler des bases militaires ou expulser des diplomates, on ne saurait expulser la passion du football”, écrit-il.

“L’Afrique exulte avec les Parisiens”

Et le continent africain, où le Real Madrid, le FC Barcelone ou Manchester United rencontrent généralement un certain succès, a vibré bien au-delà des pays sahéliens lors de cette finale. Le cœur battant cette fois pour le PSG. Les jeunes Africains y voient “sur le terrain des joueurs qui leur ressemblent”, poursuit Le Djely. Ils s’appellent Achraf Hakimi, Ousmane Dembélé, Désiré Doué, Bradley Barcola, Warren Zaïre-Emery ou encore Senny Mayulu.

“Le PSG sur le toit de l’Europe avec ses Africains”, renchérit le site d’info burkinabè Wakat Séra. “L’Afrique exulte avec les Parisiens”, titre quant à lui Aujourd’hui au Faso.

“Ce sont les enfants de l’Afrique qui ont écrit l’histoire. Désiré Doué, 19 ans, a été le métronome et le dynamiteur de l’équipe parisienne. Avec un doublé et une passe décisive, le natif [d’Angers], dont les racines plongent dans les forêts boisées de la Côte d’Ivoire, a livré un récital digne des plus grands. […] Achraf Hakimi, le latéral marocain, a lui aussi marqué son empreinte”, relate le quotidien ouagalais.

“Continuité historique”

“Loin des stars clinquantes d’autrefois” telles que Neymar ou Messi, cette équipe s’est illustrée par ses “jeunes talents”, formés ou révélés dans le club parisien, retient L’Infodrome.Ces garçons ont du talent, mais surtout du cœur et une immense capacité d’écoute”, selon l’entraîneur et “architecte de cette jeunesse triomphante”, l’Espagnol Luis Enrique, cité par le site d’information ivoirien.

Désiré Doué retient particulièrement l’attention de la presse ouest-africaine. Initiales D.D., comme Didier Drogba, glisse Wakat Séra. “Arrivé sur la pointe des pieds en provenance de Rennes” l’été dernier “avant d’éclore pleinement cet hiver”, il est entré en huit minutes “dans l’histoire du PSG”, salue Tama Media. Le site panafricain se régale de son jeu : “Des crochets irrésistibles, des conduites de balles délicieuses et des frappes pures.”

Autre constat, ce qu’Aujourd’hui au Faso nomme la “continuité historique”. Si le PSG brandit enfin la “coupe aux grandes oreilles”, quatorze ans après son rachat par le fonds souverain Qatar Sports Investments, l’Olympique de Marseille l’avait précédé, en 1993, déjà à Munich, et également avec des “talents africains”.

Wakat Séra se remémore notamment le “but d’une tête rageuse de l’Ivoirien Basile Boli sur un corner historique du Ghanéen Abedi Pelé”. Ces “pépinières” de joueurs d’origine africaine devraient inciter le continent à “rêver grand”, selon Aujourd’hui au Faso : “Les belles pages historiques, qu’elles soient footballistiques, économiques ou guerrières, ne s’écrivent pas par procuration.”