Comment se tisse une amitié entre deux personnes que tout oppose en apparence ? Le journaliste scientifique britannique David Robson et l’écrivaine italienne Alessia Franco l’expliquent sur le site de la BBC à la lumière de leur propre amitié interculturelle, née d’un reportage en Sardaigne et entretenue malgré la distance. Une histoire qui éclaire les bienfaits cognitifs et émotionnels de ces liens singuliers.
Tout semble séparer Robson, blond aux yeux bleus venu de Londres, et Franco, Sicilienne passionnée par le patrimoine et la littérature. Pourtant, leur collaboration journalistique a rapidement évolué en une amitié profonde qu’ils qualifient eux-mêmes de fraternelle. “Malgré la distance physique, Alessia fait partie du noyau dur de mon cercle social”, confie Robson. Le duo discute presque tous les jours et poursuit des projets d’écriture en commun qui, selon eux, cimentent leur relation.
Si la barrière de la langue ou les différences culturelles peuvent compliquer ces amitiés, elles apportent aussi une “expansion du soi”, un concept étudié par les psychologues Arthur et Elaine Aron. “Nous apprenons sans cesse l’un de l’autre”, explique Franco, qui souligne comment ces échanges lui ont permis de mieux comprendre la culture britannique. Robson, lui, découvre avec fascination les traditions et les subtilités de la Sicile.
Leur expérience rejoint les conclusions d’une étude menée par la MIT Sloan School of Management et établie sur les témoignages de “2 226 rapatriés dans 96 pays, des personnes qui avaient travaillé aux États-Unis avant de retourner dans leur pays d’origine”, explique la BBC. L’étude conclut que les expatriés qui conservent des amitiés transnationales sont plus créatifs et innovants : “Ce sont des ponts entre deux mondes.” Robson et Franco en sont convaincus : dans un monde hyperconnecté et grâce aux textos et aux visios, “la distance entre Londres et Palerme devient négligeable”.