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Ces femmes japonaises qui se mobilisent contre les faux célibataires

- Business
juin 30, 2025

“Moi, je veux juste vivre des histoires d’amour. Même si elles sont fondées sur le mensonge…” Celui qui s’exprime est un employé de bureau de Tokyo, âgé d’une cinquantaine d’années. Pendant dix ans, il a entretenu une relation amoureuse avec une femme, sans jamais lui avouer qu’il était marié.

L’homme, déjà marié, avait rencontré cette femme d’environ cinq ans de plus que lui lors d’un gôkon [ou gôdô konpa, soit un “rendez-vous conjoint” entre plusieurs femmes et plusieurs hommes qui cherchent un partenaire]. Il s’est fait passer pour célibataire car il savait d’expérience qu’il était impossible d’approcher des femmes sans cette étiquette.

Contrairement aux agences matrimoniales privées ou aux sites de rencontres administrés par les collectivités locales, on peut s’inscrire à un gôkon sans fournir d’attestation sur l’honneur, de certificat de célibat, ni même une preuve d’identité.

Pour un plaisir éphémère

L’homme a donc tranquillement continué à voir cette femme sans jamais lui révéler qu’il était marié – quand bien même il savait qu’elle cherchait une relation sérieuse en vue du mariage. Bien sûr, explique-t-il aujourd’hui, il a ressenti une certaine culpabilité à son égard, de même qu’envers sa propre épouse. Mais la tentation du plaisir éphémère était plus forte : il aspirait à “une fausse histoire d’amour avec une part de réalité”.

La femme, plutôt réservée et peu prompte à exprimer son avis, est, pour sa part, restée célibataire pendant les dix ans qu’a duré leur relation. L’homme regrette-t-il de lui avoir volé une précieuse partie de sa vie ? Il répond dans un soupir :

“Il m’est arrivé d’y penser, oui. Mais j’ai préféré faire passer mes propres désirs avant sa souffrance.”

Les points sur les “i”

Il y a environ deux ans, Maiko (un pseudonyme), employée de bureau dans la préfecture de Kanagawa [au sud de Tokyo], s’est inscrite sur une application de rencontres réservée aux célibataires. Sur son profil, elle a précisé qu’elle cherchait un “partenaire sérieux” – histoire de décourager les hommes uniquement intéressés par des relations physiques.

Bien que l’administration nippone délivre des documents administratifs attestant du célibat d’une personne, l’application, comme bien d’autres, n’exige pas ce genre de justificatifs officiels comme condition d’inscription. C’est d’ailleurs le cas pour la plupart des services de rencontres – mis à part les grandes agences matrimoniales ou les services de rencontres proposés par les services publics.

Un certain “B” l’a contactée. Dès leurs premiers échanges, elle a mis les points sur les i : “La dernière chose que je souhaite, c’est devenir la maîtresse d’un homme marié.” B l’a rassurée : il est aussi célibataire.

De la promesse au silence

Lors de leur première rencontre dans un restaurant, il a donné