Adedamola Adedeji, jeune dentiste satisfaite de sa carrière, appartient à la classe moyenne nigériane. Elle a pourtant décidé de tout quitter, y compris sa mère, veuve depuis peu.
Selon une enquête de 2022, 70 % des Nigérians âgés de 15 à 35 ans émigreraient s’ils en avaient les moyens. Cet exode des jeunes est appelé japa, “fuir”, en yoruba. Depuis les manifestations contre les violences policières (#EndSARS), en 2020, l’émigration n’a jamais été aussi élevée, c’est une véritable crise nationale au dire de certains législateurs.
Ces dernières années, tout un mouvement culturel s’est développé autour du mot japa : des mèmes, des chansons, voire des entreprises. Il est devenu l’étendard de cette génération qui part du Nigeria à la recherche d’une vie meilleure.
Horizon bouché
Adedamola Adedeji est surnommée “Damsel”, “Dam Dam”, “DM”, ou “Damola” par la plupart de ses proches et, comme beaucoup de jeunes Nigérians, elle quitte le pays. Pourtant épanouie professionnellement, elle va refaire sa vie au Canada. Elle a décidé de japa.
L’histoire de Damola, c’est l’histoire du continent africain : les jeunes, frustrés de voir leur horizon bouché, prennent les choses en main et, après dix ans d’aggravation de la situation économique, quit