
Depuis huit ans, le nom de Cox’s Bazar est devenu synonyme, pour certains, du plus grand camp de réfugiés du monde. Le nom de cette ville côtière tentaculaire du Bangladesh revient régulièrement dans les articles de presse et les appels aux dons visant à sensibiliser l’opinion au sort des réfugiés rohingyas. Cette minorité musulmane de la Birmanie voisine a été contrainte à l’exode par une campagne militaire brutale que d’aucuns considèrent comme un génocide, ou à tout le moins un “nettoyage ethnique”.
Les persécutions ont atteint leur paroxysme en 2017, poussant des centaines de milliers de Rohingyas à quitter leur pays pour trouver refuge au Bangladesh. Selon les Nations unies, Cox’s Bazar a alors vu déferler plus de 700 000 personnes, et ce sont aujourd’hui un peu plus de 1 million de réfugiés qui s’entassent dans ces immenses camps.
Mais cette ville, que l’on appelle familièrement “Cox’s”, en bordure du golfe du Bengale, à l’extrême sud-est du Bangladesh, présente un autre visage. Pour beaucoup d’étrangers, elle évoque une image très différente. Son immense plage baignée de soleil tout au long de l’année ou presque en fait l’une des destinations touristiques les plus courues d’Asie du Sud, attirant chaque année quelque 3,7 millions de visiteurs, selon les données touristiques bangladaises.
24 vols quotidiens
Depuis la fin de la colonisation britannique, en 1947, la municipalité s’est employée à mettre en valeur les atouts balnéaires de Cox’s Bazar, misant sur sa plage naturelle de 120 kilomètres, l’une des plus longues du monde. Elle a si bien investi dans les infrastructures, construisant de nombreux hôtels, complexes balnéaires et restaurants, que la ville est devenue un lieu de sortie prisé des familles qui, à en croire les riverains, affluent de tout le pays et de plus loin pour venir se détendre en bord de mer.
En haute saison, Cox’s est desservi par environ 24 vols quotidiens de [la capitale] Dacca, à une heure d’avion. À peine débarqués, les touristes s’engloutissent dans le tohu-bohu de la circulation pour rejoindre en vingt minutes de