
Jamais la question de l’immigration n’avait à ce point monopolisé une campagne électorale. Les démagogues et les semeurs de zizanie en ont fait leur sujet de prédilection. Pendant ce temps-là, la droite et la gauche se radicalisent et s’éloignent de plus en plus l’une de l’autre, les idées d’extrême droite et d’extrême gauche accaparent le débat public. C’est comme si le centre avait disparu du paysage politique. Où est-il passé ? Et, surtout, qu’incarne-t-il ?
En tant qu’immigrée russe, naturalisée allemande en décembre dernier à l’issue d’une intégration réussie, je ne sais plus à quel saint me vouer. Je me considère comme une sorte d’observatrice extérieure, quelque part au centre, très préoccupée par ce virage à droite, mais aussi par la diabolisation de l’adversaire opérée par la gauche. Les derniers sondages indiquent pourtant que les leçons de morale n’ont aucun effet sur les électeurs de l’AfD. Ils sont prêts à accepter l’étiquette d’extrême droite accolée officiellement à certains membres du parti par l’Office fédéral de protection de la Constitution. Ils savent que le parti compte plusieurs nazis dans ses rangs, mais rien tout cela ne suffit à les faire fuir. Pourquoi donc ?
Un pays “apathique” et “inerte”
Malgré ma vive inquiétude, je m’efforce d’analyser posément et objectivement les raisons de ce choix. Derrière chaque sujet instrumentalisé par l’AfD se cachent souvent de véritables problèmes et des craintes légitimes. Les drames de Solingen, Magdebourg et Aschaffenbourg [où des attaques ont été perpétrées par des étrangers] ont exacerbé le sentiment d’insécurité. Parmi les immigrés honnêtes et
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Fondé dans l’immédiat après-guerre, le 21 mai 1945, ce titre de l’ex-RDA s’enorgueillit d’avoir su créer, après la chute du mur, une rédaction Est-Ouest. Son rédacteur en chef est Jochen Arntz. La Berliner Zeitung touche environ 310 000 lecteurs à Berlin et dans l’ensemble du Brandebourg ; c’est le titre le plus lu de la capitale allemande.
Au fil des années, le journal est passé entre les mains de différents propriétaires. Depuis 2019, il est la propriété de Silke et Holger Friedrich, un couple d’entrepreneurs nés dans l’ex-Allemagne de l’Est – un rachat qui a suscité beaucoup de curiosité, les deux acquéreurs, quasi nouveaux venus dans l’univers de la presse, ayant confié au Spiegel ne pas être lecteurs du quotidien.
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