“Jamais aussi peu d’enfants n’ont vu le jour en Hongrie”, relate Index. Avec 77 500 naissances en 2024, soit 7 725 de moins qu’en 2023, le pays d’Europe centrale de 9,5 millions d’habitants “affiche le nombre le plus faible de naissances depuis l’introduction de la statistique en 1949”, note le site d’information. Les naissances étaient “9,1 % moins élevées sur janvier-mars, 6,8 % sur avril-mai, 14 % sur juin-août et 6,4 % sur septembre-décembre par rapport aux mêmes périodes en 2023”, détaille Index.
“Des chiffres désespérants”, déplore HVG, précisant que le nombre de naissances annuelles “s’est effondré de 15 000 depuis 2021”. L’hebdomadaire dénonce “l’objectif irréaliste fixé par le gouvernement de Viktor Orban” qui “ciblait le renouvellement générationnel [2,1 enfants par femme] d’ici à 2030”, alors que “le taux de fécondité atteignait 1,38 en 2024 contre 1,51 en 2023”. Un chiffre “plus haut qu’entre 1997 et 2013”, mais qui reste un “recul significatif”, ajoute HVG.
Cette baisse “semble impossible à enrayer malgré 4 500 milliards de forints [11 milliards d’euros] investis par le gouvernement pour corriger la natalité et la fécondité”, commente Népszava. Le journal évoque “l’introduction du CSOK en 2015 et du programme bébé en 2019”, crédits préférentiels figurant parmi un arsenal de mesures natalistes, comme 100 % du salaire brut durant six mois pour les jeunes mères ou l’exonération d’impôt à vie pour les mères de quatre enfants ou plus.
“Recul moindre que dans l’ensemble de l’UE”
“Il n’y aurait eu que 66 000 naissances l’année dernière sans notre tournant favorable aux familles”, et “212 000 enfants de plus sont nés depuis 2011 grâce au tournant favorable aux familles”, réagit l’exécutif, repris par le quotidien conservateur Magyar Hirlap. “Nous allons doubler la déduction fiscale pour les familles en 2025”, et “le soutien aux familles avec des enfants reste la priorité comme depuis 2010” [année du retour aux affaires de Viktor Orban], argumente le pouvoir hongrois.
“Le recul est moindre en Hongrie que dans l’ensemble des pays de l’UE”, souligne Demokrata, saluant les “résultats” obtenus par le gouvernement Orban, “parvenu à redresser le taux de fécondité du record négatif de 1,23 en 2011 à 1,61 en 2021”. Le magazine explique la baisse hongroise récente par le “rôle sérieux de la pandémie et de la guerre chez notre voisin” [en Ukraine], qui ont créé une “situation économique défavorable” pour les familles et les couples.
