
Huit mois, 9 milliards de roupies indonésiennes (environ 500 000 euros), 10 volumes et 120 historiens : c’est le pari du ministère de la Culture pour produire une nouvelle version de l’histoire de l’archipel, depuis les premiers Homo sapiens jusqu’à l’ère Joko Widodo (2014-2024). Un “cadeau” pour marquer le 80e anniversaire de l’indépendance, le 17 août 2025 – une date elle-même longtemps sujette à controverse avec l’ex-puissance coloniale néerlandaise.
L’ambition affichée est double : intégrer les développements récents, notamment depuis la période de démocratisation (dite de la Reformasi) après la chute du régime autoritaire de Suharto en 1998, mais aussi corriger les biais hérités de la période coloniale.
C’est une version “centrée sur l’Indonésie” que souhaite proposer le ministère de la Culture, qui sponsorise le projet. Selon le ministre Fadli Zon, la rédaction d’un nouveau manuel s’impose pour “éliminer les biais coloniaux” au regard des travaux et des interprétations contemporaines d’historiens indonésiens, rappelle Detik News.
“L’Indonésie a besoin d’une relecture de son histoire, pour sortir de l’image d’une nation défaite.”
Ces biais comprennent par exemple l’idée selon laquelle le pays aurait été colonisé pendant trois cent cinquante ans, jugée simplificatrice et négligeant la diversité des expériences régionales et les résistances locales. De même, les “actions de police” menées par les Néerlandais durant la guerre d’indépendance (1945-1949) seront requalifiées d’“agressions militaires”.
Pour le gouvernement, l’enjeu est aussi de mettre en valeur les “éléments ayant contribué à l’unité nationale”. Une démarche qui implique d’adopter un ton “plus positif” envers les dirigeants. “Si l’on s’attarde à commenter les faiblesses, on ne termi