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En Italie, les communes de montagne commencent enfin à se repeupler

- Business
juin 24, 2025

“La vie en ville, nous n’en pouvions plus. Trop de chaos, trop de délinquance, trop de bruit. […] Alors on s’est dit : pourquoi ne tenterait-on pas d’habiter ici ? Où tout est plus lent et authentique.” Jusqu’à l’année dernière, confie-t-elle dans les colonnes d’Il Messaggero, Anastasia Laganà vivait à Florence. C’était avant qu’elle n’opte pour un changement radical, et qu’avec sa famille elle mette les voiles vers Vallo di Nera, un minuscule village de 327 habitants situé en Ombrie (en Italie centrale) qui semble connaître un certain regain de popularité. Comme un grand nombre d’autres communes de montagne.

“Toujours plus d’Italiens délaissent les grandes villes pour redécouvrir la vie en altitude, relève le quotidien romain, statistiques à l’appui. Entre 2019 et 2023, le solde entre arrivées et départs de résidents dans les communes de montagne italiennes a été positif à hauteur de 100 000 personnes, alors que celui-ci avait diminué entre 2014 et 2018.” Mais qu’entend-on par “communes de montagne” ?

Les régions italiennes. COURRIER INTERNATIONAL

Sur le site de la Chambre des députés, l’Assemblée nationale italienne, on peut lire la définition suivante : “Sont classifiées comme territoire de montagne ces communes dont la population est inférieure à 20 000 habitants et dont l’altitude moyenne du territoire n’est pas inférieure à 600 mètres.”

Des communes plus attrayantes

Pas de quoi avoir le vertige donc, d’autant plus que, en cas de problèmes d’accessibilité ou même de vieillissement de la population, cette classification peut s’appliquer aux communes situées à partir de 400 mètres, voire 300 mètres d’altitude en dehors des Alpes. Quand on sait que l’Italie, encerclée par les Alpes au nord et traversée de bout en bout par les Apennins, est un pays extrêmement montagneux, il n’est pas surprenant d’apprendre qu’elle compte des milliers de communes entrant dans cette catégorie. Comment expliquer leur retour en vogue ?

D’un côté, Il Messaggero souligne “le coût de la vie trop élevé dans les grandes villes”, et, de l’autre, il met en avant des communes de montagne “devenues plus attrayantes grâce aux investissements du plan de relance européen et aux projets de développement durables ‘green communities’” financés en Italie.

Néanmoins, tempère le média transalpin, cette tendance à l’exil vers les hauteurs ne s’observe pas partout en Italie. Si le nord et surtout le centre du pays connaissent un regain d’intérêt pour ces communes perchées, ce n’est pas le cas dans le Sud, où les montagnes (et collines) de l’intérieur perdent des habitants. Des migrants de l’intérieur qui fuient vers les grandes agglomérations voisines, mais aussi, bien souvent, vers les métropoles plus prospères du Nord.