Elle s’appelle Athena, c’est une jeune chatte qui vit dans le Val d’Aoste, en Italie. Lundi 27 janvier, elle a chuté du 6e étage de l’immeuble dans lequel vivent ses propriétaires. Gravement blessée, elle a finalement pu s’en tirer et devrait pouvoir reprendre normalement sa vie de félin. Mais si elle a pu être sauvée, c’est parce qu’elle “n’est pas n’importe quelle chatte : c’est une chatte errante, qui après son adoption est devenue une Aristochatte”, explique le Corriere della Sera. Son salut, elle le doit à son maître, Gianluca Fanelli, radiologue à l’hôpital Parini d’Aoste et époux de la sénatrice Nicoletta Spelgatti, de la Ligue (extrême droite).
Et c’est là que l’histoire suscite la polémique. Le médecin a profité de son statut pour soigner lui-même son animal à l’hôpital en pratiquant “des tests diagnostiques et un drainage du pneumothorax, lui permettant ainsi de respirer et de récupérer progressivement”.
Au-delà du fait que le médecin a soigné son chat dans un hôpital public pour humains, ce qui a également choqué, c’est qu’Athena ait bénéficié d’un traitement de faveur. Le tout dans un pays où, pour obtenir certains rendez-vous médicaux, il faut d’abord se demander “qui l’on connaît dans ce service” pour tenter de ne pas se retrouver sur des listes d’attente interminables, explique le quotidien milanais.
Un acte de bonne foi
Le directeur général de l’autorité sanitaire du Val d’Aoste, Massimo Uberti, a évoqué une “atteinte à l’image” de l’établissement et s’est dit “sans voix” face à ce qui s’est passé, rapporte le média en ligne Fanpage. Plusieurs enquêtes internes ont été ouvertes. Puis l’affaire a été rendue publique lorsque le parquet du Val d’Aoste a ouvert une information judiciaire.
Le radiologue plaide la bonne foi. D’abord, “Athena était en grave danger de mort”, a-t-il expliqué dans une lettre, ajoutant qu’il savait qu’une intervention rapide pourrait la sauver. Il a également indiqué qu’il était “prêt à compenser tout préjudice financier” et qu’il “s’était assuré qu’il n’y avait aucun patient qui attendait à ce moment-là”.
“Pendant ce temps, le tribunal virtuel des réseaux sociaux, qui n’attend pas le temps des commissions et de la justice ordinaire, […], a déjà rendu son verdict : acquitté même s’il est coupable”, observe le Corriere della Sera. “Après tout, qui, en cas de besoin, ne voudrait pas être le chat du sénateur et du médecin ?”