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En Malaisie, les plaques d’immatriculation spéciales s’arrachent à prix d’or

- Business
juin 24, 2025

Au Yong, 45 ans, est un homme d’affaires malaisien qui ne laisse rien au hasard. Pour obtenir la plaque d’immatriculation de son choix, raconte The Straits Times, il “a fait une offre d’environ 26 000 ringgits malaisiens [plus de 5 300 euros] pour les plaques d’immatriculation ‘JYC 28’ et ‘JYC 26’ sur la plateforme d’enchères en ligne du département des transports routiers de Malaisie. Son offre pour cette dernière plaque était près de neuf fois supérieure à la deuxième offre la plus élevée”, écrit le journal singapourien.

Le quadragénaire tenait à obtenir cette combinaison de chiffres et de lettres, explique le quotidien de Singapour, car les lettres j, y, c sont une abréviation du nom de son entreprise et les chiffres 26 et 28 sont de bon augure aux yeux de sa femme et de lui-même. Au Yong explique au quotidien :

“Il y a dix ans, j’ai dépensé 2 000 ringgits malaisiens [plus de 400 euros] pour obtenir 28 et 26. Ce sont nos numéros préférés, qui nous ont aidés à passer du statut de petit entrepreneur à celui de fournisseur à grande échelle.”

COURRIER INTERNATIONAL

La Malaisie compte 38,7 millions de voitures immatriculées, soit plus que sa population, qui s’élève à 34,1 millions d’habitants, selon les données gouvernementales. La vente aux enchères de plaques d’immatriculation spéciales y est une affaire importante : elles permettent à l’État de collecter des centaines de millions de ringgits chaque année. En 2023, 569,6 millions de ringgits (plus de 116 millions d’euros) ont été récupérés grâce à ces ventes aux enchères.

Même le roi de Malaisie

En Malaisie, où une voiture est bien plus qu’un moyen de transport, arborer une plaque d’immatriculation spéciale sur son véhicule revient à signaler son statut social. Y compris pour le roi de Malaisie : Ibrahim Iskandar a remporté l’enchère pour la plaque “GOLD 1” pour un montant de 1,5 million de ringgits, soit environ 305 000 euros. Quelques mois plus tard en juin 2024, il a versé 1,75 million de ringgits (plus de 356 000 euros) pour une plaque “FFF 1”. Avoir trois lettres identiques est considéré comme un signe de chance dans le pays.

La moitié des revenus tirés de ces enchères sont alloués à une série de campagnes d’aide gouvernementale pour les plus pauvres. Le Straits Times cite en exemple la participation de l’État à hauteur de 300 ringgits (61 euros) aux frais de voyage en avion d’étudiants, un système de protection sociale pour les chauffeurs de taxi ou de bus scolaire, ou encore l’achat de casques de moto. L’autre moitié des fonds finance des services publics, comme l’hôpital de la ville d’Ipoh, au nord-ouest de la capitale, Kuala Lumpur.