C’est une accusation inhabituelle qui se retrouve, mercredi 26 février, devant la Cour suprême des États-Unis : une ancienne employée de l’État de l’Ohio accuse son administration d’avoir des “préjugés contre les hétéros”, selon l’expression du Washington Post. Si les juges lui donnent raison, “on va voir déferler comme jamais les allégations de ‘discrimination inversée’”, redoute Johnny Taylor Jr., à la tête d’une association de professionnels des ressources humaines, SHRM.
“Les hétéros et les Blancs pourraient porter plainte partout.”
Âgée de 60 ans, la plaignante, Marlean Ames, avait perdu en 2019 un poste de cadre dans le département de prise en charge des délinquants mineurs de l’Ohio, se voyant rétrograder et remplacer par un homme gay, selon elle moins qualifié, relate le journal. Quelques mois plus tard, un autre poste auquel elle postulait a été attribué à une femme gay qui, toujours d’après la plaignante, n’avait pas candidaté au départ.
Un verdict sans doute favorable
Sa plainte avait été rejetée en première instance “en raison de la jurisprudence qui impose aux hommes, aux hétéros et aux Blancs des critères plus exigeants pour prouver une discrimination sur le lieu de travail, comparativement aux groupes historiquement discriminés”. C’est justement cette différence de critères qui est désormais contestée devant la Cour suprême, explique encore le Washington Post.
En 2023, la plus haute juridiction des États-Unis avait mis fin aux politiques de discrimination positive à l’université. D’après le journal de la capitale fédérale, beaucoup s’attendent à voir les juges, majoritairement conservateurs, se montrer sensibles aux arguments de la plaignante. Du reste, celle-ci a reçu des soutiens à droite comme à gauche : l’administration démocrate de Joe Biden s’était elle-même positionnée contre l’inégalité des conditions requises pour démontrer la discrimination au travail.