“Le retour en liberté de Giovanni Brusca nous rend tristes, très tristes. Ce n’est pas de la justice pour les familles des victimes. Je sais que la loi a été appliquée, mais de cette façon, c’est comme si rien ne s’était passé.” Ces paroles, relayées par le quotidien milanais Corriere della Sera, trahissent une profonde amertume. Ce sont celles de Tina Montinaro, veuve d’Antonio Montinaro, l’une des cinq victimes de l’attentat le plus sanglant jamais perpétré par la mafia sicilienne.
Le 23 mai 1992, Cosa Nostra faisait sauter un tronçon d’autoroute, près de Capaci, dans l’objectif d’éliminer l’un des juges qui leur menait la guerre : Giovanni Falcone. Quatre autres personnes périrent dans cet attentat, et parmi eux, Antonio Montinaro, le chef de l’escorte de Falcone. Celui qui appuya sur la télécommande ayant fait sauter un tunnel de drainage sous l’autoroute sur laquelle circulait la voiture du juge s’appelait Giovanni Brusca. Après vingt-cinq ans de prison et quatre ans de liberté conditionnelle, Il est désormais un homme libre.
Une décision qui provoque la colère en Italie. “Grandi à l’ombre du boss Totò Riina, Brusca a confessé avoir participé ou avoir personnellement commandité plus de 150 homicides, parmi lesquels celui du