Lundi 24 février s’est ouvert à Vannes, dans le Morbihan, le procès de Joël Le Scouarnec. Le chirurgien, né en 1950 à Paris, qui a exercé dans plusieurs départements de l’ouest de la France entre 1983 et 2017, est accusé d’avoir commis plusieurs centaines de viols sur ses patients, la majorité de moins de 15 ans. Pour ces faits, le prévenu encourt une peine de vingt ans de réclusion criminelle. Afin de suivre cette affaire, plusieurs centaines de journalistes ont été accrédités, dont un certain nombre d’étrangers.
Vu de Suisse : une salle “trop petite”
Alors que doit débuter la première des 75 audiences prévues pour examiner le cas de Joël Le Scouarnec, le correspondant du Tages Anzeiger Oliver Meiler ne peut s’empêcher de remarquer que la salle de la cour criminelle de Vannes est “trop petite pour accueillir toutes les vies et les souffrances qui seront abordées ici”.
Pourtant, “toutes les chaînes télé du pays ont fait le déplacement”, en plus de nombreux correspondants étrangers, même si seulement quatorze de ces journalistes peuvent s’asseoir, “aux deux derniers rangs, après avoir été tirés au sort parmi les centaines de journalistes accrédités”. Les autres suivent l’audience à distance depuis l’ancienne faculté de droit de Rennes, dont plusieurs salles ont été réquisitionnées.
Dans la salle, quelques dizaines de victimes déclarées sont présentes aussi. “La plupart portent un badge avec un cordon rouge, signe qu’elles ne souhaitent pas être interrogées par les journalistes. Celles qui sont prêtes à s’exprimer dans les médias, à l’inverse, ont un cordon vert”, explique le journaliste suisse.
Face à eux, leur agresseur présumé, “un homme âgé, veste noire, visage impassible et lunettes rondes”, qui admet dès le premier jour avoir “commis des actes odieux”. Qu’attendre de ce procès ? s’interroge le correspondant du titre zurichois : “Qu’il entraîne une prise de conscience générale, au sein du système judiciaire comme de la société.”
Vu d’Espagne : “Le silence a joué un rôle essentiel”
Deux mois après la fin du procès des viols de Mazan, “le théâtre médiatique s’est déplacé d’Avignon à Vannes, une petite ville bretonne de 50 000 habitants prise d’assaut par 470 journalistes, 67 avocats et près de 300 victimes”, écrit El Mundo. Le journal espagnol suit avec attention cet