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La sociabilité est essentielle, certes, mais la solitude est précieuse

- Business
février 08, 2025

Lorsqu’on a un tempérament comme le mien, vivre dans un “siècle antisocial” fait rêver. Hélas, cette expression, qui sert de titre à un long article très déprimant publié dans le magazine The Atlantic, n’est pas utilisée pour qualifier une époque parvenue à un désintérêt salutaire pour les bavardages et autres papotages, mais désigne un siècle frappé par la désormais proverbiale “épidémie de solitude”. Au stock des statistiques que tout le monde connaît – quel adulte ignore encore que la solitude nuit davantage à la santé que fumer 15 cigarettes par jour ? –, The Atlantic ajoute une information bonne à savoir : depuis les années 1990, la fréquence des interactions sociales physiques a chuté de 50 % chez les adolescents et de 30 % chez les adultes.

L’isolement social est devenu un grand sujet de préoccupation, et il est désigné comme la maladie qui caractérise notre époque. Quelques nuances sont néanmoins à apporter. Oui, l’isolement est un fléau. Mais la solitude choisie, authentique et bien utilisée, est l’un des grands plaisirs de la vie, un plaisir trop sous-estimé aujourd’hui.

La crise d’isolement actuelle n’est pas une crise de solitude. Pas tout à fait. Ces jeunes hommes et femmes qui ont moins d’interactions sociales que toute autre génération dans l’histoire de l’humanité ne sont pas “seuls” au sens où l’entendaient la plupart de nos ancêtres. Dans son livre Solitude. Les vertus du retour à soi-même [Robert Laffont, 1991], le psychiatre et psychanalyste britannique Anthony Storr classait le téléphone et le bruit du trafic automobile parmi les “menaces permanentes” que la modernité trépidante fait peser sur la paix de la vie solitaire.

Qu’aurait-il pensé de cet étrange simulacre de vie sociale qu’est l’Internet ? Ou du fait que ceux qui n’ont même pas l’ombre d’un ami trouvent sur Instagram et dans les podcasts une kyrielle de “relations parasociales”, comme on appelle ces affinités unilatérales aussi illusoires qu’insatisfaisantes avec des étrangers absents ? Nous pouvons nous sentir isolés, mais nous ne

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Dessin de Lauzan
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Source de l’article

The Times (Londres)

Le plus ancien des quotidiens britanniques (1785) et le plus connu à l’étranger appartient depuis 1981 à News UK, propriété du milliardaire Rupert Murdoch. De tendance conservatrice, il a longtemps été le journal de référence et la voix de l’establishment. En 2016, The Times se prononce contre la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et continue de militer pour la préservation de bonnes relations avec le continent.

Aux quelque 360 000 lecteurs du journal en version papier s’ajoutent plus de 400 000 abonnés numériques. Au début de l’agression russe en Ukraine, le 24 février 2022, le site de The Times (partagé avec son édition dominicale The Sunday Times) enregistre 1 000 nouveaux abonnements par jour, reflet de son excellent travail de terrain en matière d’actualité internationale. Sept reporters couvrent le conflit en permanence, sur le terrain.

En 2020, News UK a lancé Times Radio, station de radio généraliste pensée pour concurrencer BBC Radio 4, l’équivalent britannique de France Inter. Animées en partie par des journalistes de la rédaction de The Times, ses émissions attirent un demi-million d’auditeurs par semaine.

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