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Le parcours d’un ado suédois recruté comme tueur à gages sur TikTok

- Business
mars 07, 2025

L’adolescent a 15 ans quand, seul dans sa chambre de Lulea, dans le nord-est de la Suède, il tombe sur une “offre d’emploi” d’un gang sur son fil TikTok. Peu de temps après, il est dans un avion pour Copenhague, avec pour mission de tuer “tous ceux” qui sortiraient du club des Comanches, un gang de motards. Seulement voilà, il fait froid, et l’attente dans les buissons est interminable. La mission ne sera jamais menée à bien.

Avril 2024. Notre adolescent est un collégien de troisième solitaire et rongé par l’ennui qui passe le plus clair de son temps dans sa chambre, à Lulea. Souffrant de problèmes psychologiques, il sèche régulièrement les cours. Quelques jours plus tôt, sa mère a obtenu la garde des enfants, le père ayant été condamné pour des menaces proférées à son encontre.

En scrollant sur TikTok, l’ado tombe sur un lien vers un groupe de discussion de l’appli Telegram. Il visionne, intrigué, les images et vidéos d’actes de violence partagées sur le groupe. Mais ce n’est pas tout. Le groupe publie également des annonces : il recherche notamment des personnes prêtes à commettre des meurtres, par arme à feu ou à l’explosif, contre rémunération. L’adolescent mord à l’hameçon. “Il y a un contrat à Stockholm”, y lit-il. Il s’agit bien d’une “offre d’emploi”, mais ce n’est pas celle qui sera confiée à l’adolescent. De fil en aiguille, les discussions le conduisent sur l’appli Signal – et à une autre mission : un contrat au Danemark.

Neuf mois plus tard, l’ado est assis sous les grands lustres à pendeloques de la salle du byretten, l’équivalent d’un tribunal de première instance, dans le centre de Copenhague. Il est accusé d’avoir voulu tuer des membres du gang des Comanches à Brondby, dans la banlieue de Copenhague, en avril de l’année dernière. C’est à la maison d’arrêt où il est détenu depuis plusieurs mois qu’il fête ses 16 ans. À la barre, il explique avoir été recruté sur son téléphone. “Je ne cherchais rien, ça m’est tombé dessus, c’est tout. Il y avait des photos, des vidéos, ce genre de trucs. Au départ, on ne m’a pas proposé de contrat”, dit-il.

Un ado comme les autres

Quand le procureur lui demande s’il a déjà songé à faire du mal à quelqu’un par le passé, le jeune homme secoue la tête de gauche à droite. D’apparence, c’est un ado comme les autres, cheveux courts, vêtu d’un tee-shirt bleu et d’un jean clair. I