52 views 5 mins 0 comments

Le secret d’une vie plus douce ? Acceptons que nous allons tous mourir un jour

- Business
février 22, 2025

Les affres de la mort ont-elles jamais été mieux racontées que dans La Mort d’Ivan Ilitch, du romancier russe Léon Tolstoï ? Le héros de ce court roman publié en 1886 mène une vie typique d’un bourgeois russe, aussi prospère que convenue. Sans qu’il ne s’interroge vraiment sur le sens profond de l’existence, ses jours passent, au rythme des préoccupations de sa famille, de ses ambitions carriéristes et de ses divertissements personnels.

Jusqu’à ce qu’un mal étrange ne le cloue au lit. À mesure que son état empire, il prend conscience que sa fin approche, et plonge dans une terrible crise existentielle. “Il se débattait comme se débat un condamné à mort entre les mains du bourreau, bien qu’il sache qu’il ne peut échapper au supplice ; et, en dépit de ses efforts désespérés, il se sentait emporté de plus en plus vers ce qui le terrifiait”, écrit Tolstoï, qui dépeint avec une justesse bouleversante l’angoisse qui assaille Ivan.

Étrange et terrifiante, vraiment ?

La mort est inévitable. Rien de plus banal, et pourtant, elle nous paraît aussi étrange que terrifiante. Ernest Becker, anthropologue américain, explore cette étrangeté dans son livre “Le Déni de la mort”, paru en 1973, point de départ de la “théorie de la gestion de la terreur”. À l’en croire, nous passerions nos vies à nous distraire, précisément pour ne pas avoir à nous confronter à notre finitude. Comme le récit de Tolstoï le raconte, c’est une des facettes les plus paradoxales de notre humanité : nous faisons des pieds et des mains pour ignorer l’inévitable, qui n’épargne littéralement personne, et si la mort est absolument banale, nous en faisons pourtant une tragédie extraordinaire.

La vie ne serait-elle pas plus douce si nous arrivions à faire taire cette dissonance et à accepter la réalité ? Si, très certainement, comme le prouvent ceux qui ont accepté l’idée de mourir, et qui dès lors vivent pleinement. Et avec un peu d’entraînement, de courage, et les connaissances nécessaires, vous aussi vous y parviendrez.

Selon une croyance largement répandue, lorsqu’un individu apprend que sa vie touche à sa fin, il affronte ce déchirement en passant par une suite d’étapes bien précises : le déni, la colère, le marchandage, la dépression puis l’ac

La suite est réservée aux abonnés…

Dessin de Lauzan
  • Accédez à tous les contenus abonnés
  • Soutenez une rédaction indépendante
  • Recevez le Réveil Courrier chaque matin

Source de l’article

The Atlantic (Washington)

L’anticipation est l’un des points forts de The Atlantic depuis sa création en 1857. Cette vénérable publication, où écrivent les plumes les plus prestigieuses du moment, a su mieux que tout autre magazine américain prendre le tournant Internet, en faisant de son site un très dynamique lieu de réflexion et de débat. Intellectuelle et placide, à l’image de sa ville d’origine, Boston, la revue agrémente ses pages de poèmes et d’illustrations recherchées. Fondée par un groupe d’écrivains quelques années avant la guerre de Sécession, elle s’est donné pour mission d’être le porte-parole de l’idée américaine. La publication des premiers textes de Mark Twain, des reportages de guerre de Nathaniel Hawthorne et de la Lettre de la prison de Birmingham (vibrante défense de la non-violence, 1963) de Martin Luther King ne dément pas cet idéal.

Extrêmement dynamique et riche en contenus inédits, le site de The Atlantic s’est taillé une place de choix dans l’univers de la presse en ligne et est souvent cité en exemple, à un moment où la presse écrite peine à se réinventer.
On peut aussi y consulter moyennant une somme modique tous les articles publiés depuis le premier numéro, paru en novembre 1857. Theatlantic.com revendique 4,3 millions d’utilisateurs mensuels.

Lire la suite

Nos services