57 views 3 mins 0 comments

Les jeunes Canadiens condamnés à vivre chez leurs parents

- Business
février 19, 2025

L’inflation affecte particulièrement les jeunes au Canada. Comme dans de nombreux pays occidentaux, la génération Z peine à quitter le nid familial. Le magazine Maclean’s, qui consacre sa couverture du numéro de mars à la question, pense même dans son titre qu’elle ne le quittera jamais. “Avec les coûts astronomiques du logement au Canada et la stagnation des salaires, il est normal que les jeunes adultes soient terrorisés à l’idée d’affronter les dépenses du monde réel.”

“Le Canada a une nouvelle définition des jeunes adultes”, écrit la journaliste Claire Gagné, chiffres à l’appui. Les statistiques officielles révèlent qu’en 2021 un tiers des 25-29 ans vivaient avec leurs parents, alors que seulement 11 % de cette tranche d’âge se trouvait dans cette situation en 1981. Et la situation n’a fait que s’accentuer depuis la fin de la pandémie de Covid-19.

Pas le choix

Elle a rencontré plusieurs familles à travers le Canada anglophone affectées par ce phénomène, et dont les enfants travaillent pourtant dans la plupart des cas. À Toronto, Liam Tully, 21 ans, a dû retourner habiter avec sa mère et son frère en 2022 après un long séjour au Honduras. Avec un salaire mensuel de 3 000 dollars canadiens (soit 2 025 euros), il ne pouvait se permettre de vivre seul, alors que les loyers à Toronto s’élevaient en moyenne à 1 685 dollars canadiens (1 136 euros).

Sa mère, Liza Finlay, a alors fait de la place pour ses deux fils. “C’est difficile aujourd’hui de se lancer dans la vie”, explique-t-elle à Maclean’s.

“Les jeunes adultes qui vivent chez leurs parents ne sont pas en train de tirer profit d’eux, c’est avant tout parce qu’ils n’ont pas le choix.”

Si Liam Tully contribue aux dépenses du foyer, ce mode de vie reste cependant beaucoup moins onéreux. D’autant que Vancouver et Toronto, les deux grandes villes du Canada anglophone, comptent parmi les plus chères du monde. Si nombre de familles disent apprécier cette vie prolongée au sein d’un foyer intergénérationnel, le manque d’indépendance financière empêche tout de même la génération Z de se projeter, et reconfigure parfois les plans de retraite des parents.