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Les soutiens d’Evo Morales se mobilisent pour “voir sa photo sur un bulletin de vote”

- Business
juin 04, 2025

En Bolivie, la décision du tribunal électoral d’invalider la candidature de l’ancien président, Evo Morales, à l’élection présidentielle passe mal auprès de ses fervents soutiens. Depuis l’annonce du 20 mai, les partisans de l’ex-chef d’État (2006-2019) ont multiplié les actions de protestation, notamment dans la région de Cochabamba, bastion historique de l’ancien cocalero. Selon un rapport de l’Administration des routes boliviennes, relayé par La Razón mardi 3 juin, près de 23 barrages routiers ont été recensés.

Il s’agit, d’après le quotidien, de la deuxième journée de blocages par les partisans de Morales dans la région, “qui insistent sur [le maintien de] sa candidature” à l’élection qui se tiendra le 17 août prochain. Outre le Cochabamba, El País América relève de son côté plusieurs mobilisations aux alentours du tribunal électoral, situé dans la capitale politique, La Paz.

En février, Evo Morales a officiellement rompu avec le Mouvement vers le socialisme (MAS), le parti de gauche qu’il a dirigé pendant près de trente ans et dont est également issu le dirigeant actuel, Luis Arce. En avril, l’ancien président a donné naissance à une nouvelle formation politique, Evo Pueblo, à la tête de laquelle il espérait faire son retour sur la scène électorale.

Éviter le scénario du pire

Si des agents de polices sont parvenus à atténuer certains blocages, raconte le journal hispanophone, “les tensions ne font que commencer”. Il assure que l’ancien dirigeant fait usage “de toute l’énergie qui lui reste” pour éviter que le pire scénario ne se produise : “Ne pas voir sa photo apparaître sur les bulletins de vote.”

Ou, “pire encore”, de voir son “ancien dauphin” Andrónico Rodríguez devenir la “voix des Amérindiens” pour la prochaine élection. Longtemps perçu comme le successeur de Morales, Rodríguez a également rompu avec le MAS en 2024, prenant ainsi ses distances à la fois avec Morales et avec Arce, rappelle El Deber.

Exit les représentants de la gauche ?

Depuis lors, l’homme de 36 ans, considéré comme “un traître” par les partisans de Morales, tente tant bien que mal de maintenir sa candidature sous les couleurs de l’Alliance populaire, une coalition entre divers partis, dont le Mouvement troisième système (MTS).

Mais sa participation est elle aussi mise en péril par une décision de justice ayant suspendu sa candidature, invoquant l’“irrégularité” du parti, accusé de ne pas avoir respecté certaines “résolutions électorales”, résume Infobae. Désormais, celui qui est perçu par certains comme “le renouveau de la jeunesse bolivienne” cherche d’autres stratagèmes auprès de représentants syndicaux et d’acteurs communautaires.

Selon un sondage publié le 1er juin et relayé par El País, Rodríguez, bien que sa candidature fragile soit suspendue, arrive en troisième position dans les intentions de vote, devenant pour l’heure le candidat de gauche “le mieux placé” avec 14 % des suffrages. Si ni Morales ni Rodríguez n’étaient finalement autorisés à se présenter, la présidentielle pourrait se dérouler sans aucun représentant amérindien, conclut le quotidien.