
Devant le siège d’Air Algérie, en face de la place Audin [à Alger], le groupe de passagers en attente d’un taxi ne cesse de croître. Tous regardent vers la sortie du tunnel des Facultés d’où les taxis sortent comme d’un égouttoir, au compte-gouttes, après de longues minutes d’attente.
À peine sortis du tunnel, les chauffeurs de taxi commencent à faire des signes de la main : à gauche, à droite ou tout droit. Si la destination du passager n’est pas sur leur chemin, pas la peine de s’arrêter. Cette destination est soit décidée par un passager déjà installé dans le véhicule, sinon par le chauffeur lui-même quand il ne transporte personne. D’autres, obligés de déposer un client, s’arrêtent au niveau de la place Audin et voient leurs véhicules immédiatement encerclés.
“Didouche, Hydra, Golf ?” Chacun dévoile sa destination, en espérant être le passager élu. Certains arborent presque un regard suppliant. Une dame d’un certain âge attend depuis plusieurs minutes. Le dos légèrement voûté, elle tient un couffin de la main gauche et fait signe de la droite à chaque taxi de passage. Un énième s’arrête à son niveau. “Hydra ?” demande-t-elle, en se penchant à la fenêtre du côté passager.
Le chauffeur acquiesce, la dame et trois autres passagers, qui tendaient l’oreille, prennent aussitôt pla