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L’Ouzbékistan, premier pays d’Asie centrale qualifié pour une Coupe du monde de football

- Business
juin 11, 2025

Pour la première fois, l’Ouzbékistan jouera sur les pelouses d’une Coupe du monde. Le 5 juin, à Abou Dhabi, un match nul contre les Émirats arabes unis a suffi à l’équipe nationale ouzbèke, les Loups blancs, pour décrocher son tout premier ticket pour la Coupe du monde 2026. Le média ouzbek Gazeta.uz rapporte que “cette qualification historique”, acquise après huit tentatives infructueuses depuis l’indépendance du pays, en 1991, fait de l’Ouzbékistan “le premier pays d’Asie centrale” (Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan) à atteindre ce niveau.

Un tournant attendu depuis longtemps, rappelle le quotidien d’État Pravda Vostoka, qui décrit une soirée où “les compatriotes, collés à leurs écrans, ont suivi avec émotion la confrontation contre les Émirats”. Une liesse nationale qui a redoublé le 10 juin, après “une victoire écrasante 3-0 contre le Qatar” dans la capitale, Tachkent, sous les yeux du président Shavkat Mirziyoyev, présent dans les tribunes, et de ses homologues bulgare et slovaque, détaille le site d’information ouzbek Uznews.

Le chef de l’État n’a pas caché son enthousiasme. Dans une tribune publiée par Pravda Vostoka, il a salué “une grande réussite inscrite en lettres d’or dans les annales du sport national”. Pour récompenser les joueurs et leur entraîneur, Timur Kapadze, le président “leur a décerné le titre de ‘Fierté de l’Ouzbékistan’ et offert des véhicules électriques [de la marque chinoise] BYD”, raconte le média en ligne Zamin.

“Victoire du peuple”

Cette qualification a été rendue possible par la nouvelle configuration du tournoi, auquel participeront 48 équipes nationales, contre 32 lors des éditions précédentes, explique le quotidien économique russe Vedomosti. Pour la première fois, la Confédération asiatique disposait de huit places directes pour le Mondial 2026, contre quatre auparavant. L’équipe ouzbèke termine donc deuxième de son groupe avec 18 points, derrière l’Iran.

Au-delà de l’émotion, la presse régionale insiste sur le long chemin parcouru. “Depuis les années 1990, l’équipe était considérée comme l’une des plus talentueuses en Asie, mais toujours stoppée à un pas du but”, rappelle le média tadjik Asia Plus. En 2005 face à Bahreïn, en 2013 contre la Jordanie, et en 2017 à un but près contre la Corée du Sud. L’expression populaire “on y est presque” a enfin cédé la place à “on y est pour la première fois”, se félicite Asia Plus.

Le succès récent est aussi le fruit des réformes structurelles engagées dans le football national. En 2023, Mirziyoyev, tout en offrant des avantages fiscaux aux investisseurs, lance un fonds de soutien au football doté d’un budget annuel de 25 milliards de soums (environ 2 millions d’euros), destiné à “moderniser les infrastructures et soutenir les académies et les ligues”. Et “les résultats n’ont pas tardé”, poursuit Asia Plus : l’équipe des moins de 17 ans (U17) a battu l’Angleterre au Mondial 2023, et l’équipe olympique s’est qualifiée pour les Jeux de Paris.

La stratégie ouzbèke repose également sur l’essor d’une nouvelle génération de joueurs prometteurs, déjà bien implantés dans les championnats étrangers.

Parmi eux, le nom d’Abdukodir Khusanov revient souvent. Âgé de 21 ans, ce défenseur central a été recruté pour 40 millions d’euros par Manchester City en janvier. Le capitaine de l’équipe nationale, Eldor Shomurodov, qualifié par Vedomosti de “joueur le plus performant durant les qualifications”, évolue de son côté en tant qu’attaquant à l’AS Rome.

“Nos joueurs ont fait preuve de détermination à chaque match, carburant à plein régime”, a confié l’entraîneur, Timur Kapadze, dans une interview accordée à Zamin, reconnaissant que “ce n’est pas seulement notre victoire, c’est celle de tout un peuple”.