Dans le viseur de l’administration Trump, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) pourrait voir ses effectifs passer “de plus de 10 000 collaborateurs à 290 environ”, selon une information du New York Times, qui cite trois sources anonymes. Soit une coupe de 97 %.
“Le personnel maintenu compterait surtout des fonctionnaires spécialisés dans la santé et l’aide humanitaire”, ajoute le quotidien new-yorkais. En plus de ces suppressions de postes, “les membres de l’USAID ont appris jeudi que 800 prix et partenariats portés par l’organisme seront résiliés”.
L’agence avait déjà été mise sous tutelle, le 3 février dernier, par le secrétaire d’État, Marco Rubio. Le chef de la diplomatie a pris lui-même la direction provisoire de l’USAID et avait accusé l’entité d’“insubordination”, affirmant qu’elle menait “des programmes qui vont à l’encontre de [la] stratégie nationale [des États-Unis]”.
Plaintes déposées
L’USAID était aussi dans le collimateur d’Elon Musk “Il est temps qu’elle disparaisse”, a ainsi estimé le chef du “ministère” de l’Efficacité gouvernementale (Doge). Les soutiens de Donald Trump accusent régulièrement l’USAID de gaspiller de l’argent dans des causes considérées comme progressistes.
Deux syndicats représentant les employés de l’USAID ont intenté jeudi 6 février une action en justice contre le président Donald Trump, Marco Rubio et le ministre des Finances, Scott Bessent, indique The New York Times. Ils affirment, dans le cadre de cette procédure, que “ces licenciements et la suppression de programmes d’aide humanitaire vont à l’encontre de la Constitution et de la séparation des pouvoirs”.
Fondée en 1961 par le président John F. Kennedy et présente dans plus de cent pays, l’USAID est la principale gestionnaire de l’aide américaine à l’étranger. Dotée d’environ 44 milliards de dollars (42,5 milliards d’euros) de budget l’an dernier, elle représente 0,4 % des dépenses fédérales, rappelle de son côté The Wall Street Journal.