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Modern Love. L’amour au temps du Covid long, très long

- Business
février 16, 2025

Mon amour, je t’en prie, trouve-toi quelqu’un d’autre.

Je me tenais debout, près de la fenêtre, à la recherche du camion de glaces – ce qui en soi n’avait rien de particulièrement étrange. Sauf que j’étais nu et qu’il était quatre heures du matin.

“Qu’est-ce que tu fais, mon chéri ? demanda ma femme, Lauren, dans la pâle lumière de l’aube.

— J’ai cru entendre quelque chose”, répondis-je en retournant me coucher, décidant que ce n’était probablement pas le meilleur moment pour lui dire que je venais d’avoir une hallucination.

Pendant l’épidémie de Covid-19, Lauren et moi disions en plaisantant que pour nous, ça ne changeait rien. Nous avions déjà l’habitude de passer le plus clair de notre temps ensemble dans notre maison d’East Hollywood [à Los Angeles], alors le confinement nous apparaissait comme une bénédiction.

Nous avons donc passé le temps en nous préparant de bons petits plats et en adoptant un chihuahua abandonné. Dans notre entourage, tout le monde avait survécu au virus sans problème. C’est pourquoi quand, deux ans après le début de la pandémie, nous avons été testés positifs, nous avons juste fermé nos ordinateurs et nous nous sommes allongés dans le canapé en nous demandant combien de films Mission impossible nous aurions le temps de regarder avant d’être rétablis.

Quatre cent trente-cinq jours

Mais après quatre cent trente-cinq jours de maladie, j’ai demandé à l’amour de ma vie de se trouver un autre partenaire.

Quelques semaines après notre infection au Covid-19, je me suis aperçu que je n’arrivais plus à suivre l’intrigue du film le plus basique – ce qui était quelque peu problématique dans mon travail de scénariste. Lauren suggéra que nous regardions plutôt des documentaires animaliers, mais les images d’orques chassant le phoque étaient trop choquantes pour mon système nerveux éprouvé et me laissaient en pleurs.

Je me dis alors qu’un peu d’exercice me ferait du bien. J’ignorais que le virus m’avait légué une sensation de “malaise posteffort”, un symptôme du Covid long où une activité physique, aussi légère soit-elle, peut vous plonger dans un état d’épuisement durant plusieurs jours. Voire des semaines. Ou même entraîner une réduction permanente de vos capacités fonctionnelles.

Ma session sportive m’avait laissé agonisant. Le lendemain, je me réveillai dans le corps d’un homme que je ne reconnaissais pas, comme dans une mauvaise version de Freaky Friday.

Je savais que le Covid long pouvait se traduire par une sensation d’épuisement intense qui pouvait vous obliger à faire plusieurs pauses, et même une sieste, pour finir votre vaisselle transformée en authentique marathon. En revanche, je ne savais pas que la maladie pouvait également déclencher de douloureuses réactions allergiques au soleil, une névralgie du trijumeau (imaginez qu’on vous affuble d’un masque libérant des décharges électriques sur le visage), ou quelques dizaines d’autres symptômes dont je souffrais. C’était comme si je n’étais plus qu’un être en pleine déliquescence.

Il m’était devenu impossible de sortir de chez moi. J’avais 37 ans.

La promesse d’aimer son époux “dans la san