En l’an 2025, par un beau jour de juin, le Soleil traçait sa route dans le ciel comme à son habitude. Alors qu’il quittait doucement son zénith – soit le début de l’après-midi pour les Terriens –, il dégageait une chaleur comme on n’en avait pas connu depuis longtemps. Grand prince, il irradiait la Terre de ses rayons, si bien que l’humanité ne put rien faire d’autre que s’allonger et reprendre son souffle. Être allongée et juste respirer. Dans ce monde où rien n’est gratuit, pourquoi ne pas juste en profiter ?
Les paupières se ferment, les pensées s’assourdissent, les épaules s’affaissent. Et avant même que le Soleil ne continue sa révolution et s’apprête à disparaître tel une diva dans une lumière spectaculaire, l’humanité allongée, réduite à un souffle, ne parvient plus à réfléchir. Sur les coups de 17 heures, les dernières pensées enfiévrées, autrefois rationnelles, finissent par s’arrêter. Le système est tellement en surchauffe que personne n’a encore l’idée de faire la queue chez le glacier, et encore moins d’entreprendre quelque projet d’envergure ou d’envisager le lendemain. C’est bien trop fatigant. Et on est trop bien là, dans l’herbe, en plein soleil, entouré de fourmis laborieuses.
Et comme toujours lorsque l’on s’adonne à un
