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plongée dans un test de citoyenneté danois

- Business
juin 27, 2025

Al Manum s’est vraiment attelé à la tâche. Pendant trois mois, il a révisé sans relâche en lisant un abrégé sur la société, la culture et l’histoire danoises. Nombre d’informations étaient nouvelles pour cet homme de 37 ans qui a vécu au Bangladesh la plus grande partie de sa vie. Pendant plusieurs mois, son emploi du temps n’a pas varié : coucher son enfant de 2 ans et réviser jusqu’à 2 heures du matin. Se lever à 6 heures pour aller travailler à la boulangerie du supermarché Rema 1000. Et recommencer.

À la mi-mai, le rythme s’est cependant accéléré. Il a pris un congé et passé ses journées dans sa voiture où, sans être dérangé, il pouvait lire aussi bien sur l’époque des Vikings que sur le mouvement ouvrier. Toutes ces révisions l’ont mené à ce mardi 27 mai, jour où le test de citoyenneté est organisé dans tout le pays. Réussir cet examen est l’un des critères d’obtention de la nationalité danoise. C’est la raison pour laquelle Al Manum, ce mardi matin, est le premier arrivé et attend dans le vent fort devant le stade Frederiksberg-hallerne. Le test, qu’il qualifie systématiquement d’examen, commence dans deux heures, mais le stress est déjà là.

“Je suis très, très stressé”, confie-t-il en anglais, tout en ouvrant et refermant la fermeture éclair de sa doudoune verte. En fait, il parle bien le danois, mais il trouve que l’anglais est plus adapté pour nos échanges. Il trépigne un peu, avant qu’un homme en gilet jaune le conduise vers la salle d’attente du stade. C’est là qu’Al Manum, tout comme 6 320 autres personnes à travers le pays, va essayer de donner la bonne réponse à au moins 36 des 45 questions qui constituent le test de citoyenneté.

Il l’a déjà raté une fois, ce qui explique sans doute, selon lui, sa nervosité. Cette fois, ce sera différent. Il habite au Danemark depuis son arrivée, i

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Dessin de Lauzan
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Source de l’article

Politiken (Copenhague)

Fondé en 1884, Politiken est aujourd’hui un journal de centre gauche qui se donne encore l’image d’un certain “radicalisme culturel”. Son slogan est “Le journal vivant”, mais ce pourrait être “Le journal clivant”. Soit on adore Politiken, soit on adore le détester. Ce quotidien social-libéral compte de magnifiques plumes, dont plusieurs sont célèbres pour leur humour. Les lecteurs, qui appartiennent à la classe moyenne supérieure et habitent pour la plupart à Copenhague, l’apprécient aussi parce qu’il couvre tous les types de cultures – du hip-hop à l’architecture. Mais ils aiment surtout Politiken pour la même raison que d’autres le détestent : son côté militant, qui, pour certains, va jusqu’à la provocation. Par exemple, le journal ne se gêne pas, si l’histoire l’exige, pour montrer des gens nus – et souvent pas très beaux.

En 2010, Politiken s’est excusé auprès de huit organisations musulmanes pour avoir publié, comme son concurrent Jyllands-Posten, des caricatures du prophète Mahomet. Cette démarche a été fortement critiquée par l’ensemble du monde médiatique et politique du royaume, qui estimait qu’il ne fallait pas renoncer à la liberté de l’expression. Mais ce genre de critique n’a jamais dérangé Politiken, qui continue son action militante.

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