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Points d’exclamation, je vous aime !

- Business
mai 31, 2025

Dans la rédaction où j’ai commencé ma carrière, il y a près de quarante ans, était affichée une vieille une de 1941 sur le bombardement de Pearl Harbor, dont le titre s’achevait par un point d’exclamation.

Cette audacieuse marque de ponctuation, qui m’accueillait chaque matin sur le chemin de mon bureau, faisait figure d’exception dans mon métier. Elle me rappelait que les journalistes devaient garder leur sang-froid en toutes circonstances, surtout face aux innombrables prophètes de malheur qui peuplaient le monde. Les reporters et les rédacteurs en chef donnaient corps à cette retenue en évitant scrupuleusement tout point d’exclamation, considérés comme l’équivalent grammatical d’un haussement de ton.

En trente-trois ans et quelques d’activité dans la rédaction d’un quotidien, je n’en ai utilisé qu’un seul, pour citer un album de Docteur Seuss [un auteur et caricaturiste américain]. Les points d’exclamation étincellent comme des paillettes dans les histoires du célèbre auteur pour enfants, donnant une irrésistible exubérance à des chefs-d’œuvre comme Joyeux Anniversaire ! ou Comment le Grinch a volé Noël !

Parfait pour les enfants, me disais-je, mais nous autres, adultes, étions censés garder l