
En couverture de l’hebdomadaire The Continent daté du 28 juin, plusieurs contenants en verre sont remplis de pièces dorées. On peut y lire en anglais “Grandma’s pension” (“retraite de mamie”), “Rich Uncle” (“oncle fortuné”) ou encore “Money Trees” (“arbres à argent”). Autant de fonds qui symbolisent les sources de revenus censés pallier les coupes dans l’aide internationale au développement.
Ce sujet était discuté à la Conférence internationale sur le financement du développement, qui s’est tenue du 30 juin au 3 juillet à Séville, en Espagne. Plus de 70 chefs d’État et de gouvernement s’y sont réunis pour trouver des solutions au déficit de financement des pays en voie de développement, dont le montant annuel est estimé à 4 000 milliards de dollars (près de 3 400 milliards d’euros).
Les fonds de pension, une “pente glissante”
Présent à cette rencontre, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a appelé à une révision des critères de notation des agences d’évaluation, qui rendent l’accès au crédit plus difficile pour les pays africains, rapporte la Deutsche Welle.
Pour The Continent, face à la baisse de l’aide des pays du Nord, qui a récemment culminé avec le démantèlement de l’USAID par Donald Trump, la priorité réside dans des financements locaux et durables. “Aid is dead. Grandma is not” (“L’aide est morte, mais pas mamie”), écrit ironiquement le média panafricain sur sa une, alors que la possibilité de piocher dans les fonds de pension est évoquée comme une solution au manque à gagner lié à la baisse de l’aide internationale.
Pour l’hebdomadaire, cette piste représente une “pente glissante” qui doit être écartée : ces fonds de pensions restent modestes, et il faudrait des législations solides pour en encadrer l’usage. Mais d’autres voies sont possibles pour les gouvernements africains : imposer davantage les plus riches, s’attaquer aux flux financiers illicites ou encore réévaluer le service de la dette.
Considérer ces options est devenu une nécessité structurelle alors que les aides venues des pays du Nord avaient déjà nettement diminué avant même la fin de l’USAID, souligne The Continent.