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Six ans après le Hirak, l’utilisation du hashtag #Manich_Radi peut valoir la prison

- Business
février 22, 2025

Plusieurs dizaines de personnes croupissent actuellement dans les prisons algériennes pour avoir critiqué les pouvoirs publics sur les réseaux sociaux.

La répression s’est durcie ces dernières semaines après l’apparition, en décembre, d’un nouveau hashtag traduisant le rejet des politiques gouvernementales, qui s’est répandu comme une traînée de poudre à travers le pays.

#Manich_Radi, “Je ne suis pas satisfait”, en français, a été partagé par des milliers d’Algériens cherchant à dénoncer la situation sociale et politique du pays ainsi que le manque de libertés.

Le slogan s’est fait jour après la chute du président Bachar El-Assad en Syrie. Beaucoup d’internautes font en effet le parallèle entre les événements syriens et la situation algérienne, et avertissent les autorités qu’elles pourraient bien subir le même sort.

Un hashtag qui peut vous envoyer derrière les barreaux

Si le Hirak, le vaste mouvement contestataire qui avait débouché en 2019 sur la chute d’Abdelaziz Bouteflika, autocrate au long cours, a été complètement neutralisé depuis par les pouvoirs publics, notamment par le biais d’arrestations de militants, les Algériens voient dans le scénario syrien, où le soulèvement populaire semble finalement prendre le dessus, un espoir dans leur combat pour la démocratie.

Les autorités algériennes ont réagi par l’arrestation de plusieurs dizaines de personnes, comme Souhil Debbaghi, un ouvrier qui avait déjà été incarcéré à plusieurs reprises en raison de son engagement politique.

L’homme a été arrêté à nouveau fin décembre pour avoir posté une vidéo dans laquelle il déplorait l’état du pays et évoquait les jeunes Algériens qui risquent leur vie en nombre en traversant la Méditerranée en quête d’un avenir meilleur ailleurs. Jugé en comparution immédiate, il a été condamné à deux ans de réclusion.

Surnommé le “poète du Hirak” pendant le soulèvement [en arabe, hirak signifie “soulèvement” ; commencé le 22 février 2019, ce mouvement populaire entendait protester contre une cinquième candidature du président Bouteflika, dont la santé était pourtant très diminuée], Mohamed Tadjadit a connu le même sort. Relâché fin novembre à la faveur d’une grâce présidentielle après avoir passé plus de trois ans derrière les barreaux depuis 2019 en raison de son engagement militant, le jeune homme a été condamné à cinq ans d’emprisonnement en janvier pour “incitation à la haine sur les réseaux sociaux” en lien avec son investissement dans la campagne #Manich_Radi.

Les journalistes aussi

Un autre cas emblématique est celui du journaliste Abdelwakil Blamm. Après la publication de posts dans lesquels il établissait un parallèle entre la Syrie et l’Algérie, ce quinquagénaire a été arrêté une première fois, remis en liberté, puis interpellé une seconde fois le 29 décembre et pl