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Agneaux roumains, Tunisie boudeur, députés alertés : l’Aïd en crise

In Monde
mai 31, 2025

En Tunisie, l’Aïd el-Idha 2025 ne s’annonce pas festif, mais sous haute tension. Les citoyens boudent les moutons locaux, jugés inabordables. Ahmed Amiri, président des bouchers, sonne l’alarme : la demande s’effondre. Sur cinquante visiteurs dans une rahba, un seul achète. La tradition vacille.

En réponse, la Chambre nationale des bouchers lance une offensive : 5 200 agneaux roumains débarqués, prix cassés à 37,500 dinars le kilo dès le 3 juin. De quoi tenter de ramener les Tunisiens au comptoir, du Marché central à Djebel Lahmar, en passant par Sfax et Bizerte.

Mais pendant que la base s’adapte, le sommet vacille. Une mission parlementaire inspecte la Société Ellouhoum : ce qu’elle découvre ressemble à un naufrage. Dettes auprès de la BNA, abattoirs vétustes, station d’épuration bloquée depuis 2017, usage illégal des locaux, et personnel précarisé.

Les députés s’alarment. La structure censée réguler le marché est à genoux. La modernisation ? Encore au stade de la promesse. Pire : l’État a raté la préparation de l’Aïd, laissant la logistique s’enliser. Résultat : des familles sans accès, des prix qui s’emballent.

Le mouton se vend entre 1 700 et 1 800 dinars — une insulte aux budgets populaires. Beaucoup espéraient un sacrifice autour de 800 dinars. Faute de mieux, le congélateur prime sur la tradition.

La Tunisie entre dans l’Aïd non pas avec des barbecues, mais avec un goût amer d’abandon. Méchoui ou mirage ?