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dans le quartier de Kafr-Sousah, autour de Damas, la confiance et les discussions réapparaissent entre voisins depuis la chute du régime

In Monde
mars 02, 2025

Omar Hassoun n’est plus le même depuis la chute du régime de Bachar Al-Assad : cet électricien de 35 ans a cessé de vivre dans la clandestinité à laquelle il s’était astreint pendant deux ans après avoir fui l’armée. « Je me suis même marié », dit-il dans un grand sourire, assis dans le logement qu’il partage avec sa mère, dans un quartier informel de Kafr-Sousah, à la périphérie sud-ouest de Damas. Il a fallu faire de la place dans l’habitation vétuste : l’un des frères d’Omar est rentré en Syrie, après avoir vécu en exil pendant plus de dix ans. La lumière s’allume soudain dans la pièce principale : les Damascènes ont de l’électricité deux fois par jour, pendant une heure.

Les fantômes du passé hantent l’ancien conscrit : il a fait de la prison pour « avoir participé aux manifestations » antirégime des années 2011-2012. Puis, après avoir été mobilisé contre son gré, il s’est retrouvé sur le front, à Douma et à Daraya, deux anciennes banlieues rebelles de Damas. « On servait de chair à canon face à ceux que, moi, je soutenais dans mon cœur. » Deux de ses cousins et un neveu ne sont pas réapparus de la prison de Saydnaya, où ils avaient été détenus : « On n’a même pas retrouvé leurs noms sur les registres. Ça a rouvert des blessures. On peut en parler à voix haute aujourd’hui. »

Le dénuement de ce quartier, fait de bâtisses décaties qui ont poussé de manière anarchique sur les vergers qui ont longtemps entouré la capitale, contraste avec les immeubles chics érigés à proximité, dans le même district de Kafr-Sousah.

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