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Jair Bolsonaro dénonce les « vagues accusations » d’un « régime autoritaire » après son inculpation pour un projet de « coup d’Etat » au Brésil

- Monde
février 19, 2025

L’ancien président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022) a évoqué, mercredi 19 février, de « vagues accusations » formulées par un « régime autoritaire », au lendemain de son inculpation pour un présumé projet de coup d’Etat pour se maintenir au pouvoir en 2022.

« Tout régime autoritaire doit se fabriquer des ennemis internes (…) Ils fabriquent de vagues accusations, se disent préoccupés par la démocratie ou la souveraineté, persécutent les opposants et font taire les voix dissidentes », a déclaré l’ex-dirigeant d’extrême droite sur X, sa première réaction depuis son inculpation, mardi.

L’acte d’accusation justifiant les inculpations a été remis à la Cour suprême, qui doit à présent décider de l’ouverture ou non d’un procès. Il précise que l’ancien chef d’Etat a été inculpé notamment pour projet de « coup d’Etat », « tentative d’abolition violente de l’Etat de droit démocratique » et « organisation criminelle armée ». Si un procès est ouvert, Jair Bolsonaro encourra une peine de douze à quarante ans d’emprisonnement.

Le juge de la Cour suprême chargé de l’affaire, Alexandre de Moraes, a déclaré, mercredi, avoir donné quinze jours pour que la défense puisse soulever d’éventuelles contestations, avant d’analyser les arguments des parties. Ensuite, la Cour déterminera d’un éventuel renvoi.

« Si les juges arrivent à la conclusion qu’ils sont coupables, [les inculpés] devront payer pour l’erreur qu’ils ont commise », a réagi Luiz Inacio Lula da Silva lors d’une conférence de presse à Brasilia aux côtés du premier ministre portugais, Luis Montenegro.

Manque de soutien des gradés de l’armée

Le parquet brésilien a annoncé, mardi soir, l’inculpation de M. Bolsonaro et de 33 autres suspects, pour la plupart des militaires haut gradés, « accusés d’avoir incité et exécuté des actes contraires aux trois pouvoirs et à l’Etat de droit démocratique ».

Lire aussi notre récit (le 9 janvier 2023) : Article réservé à nos abonnés Au Brésil, une attaque « sans précédent » contre la démocratie

Selon l’acte d’accusation, basé sur un rapport de plus de 800 pages de la police fédérale présentant des preuves réunies durant deux ans d’enquête, l’ex-président était le « leader » d’une organisation criminelle qui a conspiré pour conjurer sa défaite électorale face à son successeur de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva. Il n’a pas abouti « en raison de circonstances allant contre sa volonté », notamment le manque de soutien des principaux gradés de l’armée brésilienne, selon ce rapport.

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Le parquet argumente que l’accusation est « basée sur des documents manuscrits, des fichiers numériques et des échanges de messages qui révèlent un plan de rupture démocratique et décrivent une conspiration contre les institutions ».

Interdit de quitter le Brésil depuis février 2024, Jair Bolsonaro est inéligible jusqu’en 2030 pour désinformation sur le système d’urnes électroniques utilisé lors du dernier scrutin. Il espère toutefois faire annuler cette condamnation pour se présenter à la présidentielle en 2026, face à Lula, dont la popularité est en berne, selon un sondage récemment publié par l’institut de référence Datafolha.

Le Monde avec AFP

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