L’agence américaine de presse Associated Press (AP) a affirmé, jeudi 13 février, qu’un de ses journalistes avait de nouveau été privé d’accès à un événement à la Maison Blanche. L’entreprise a dénoncé une « escalade très inquiétante ».
« C’est le troisième jour que des reporters d’AP ont été empêchés de couvrir [l’actualité du] président », a déclaré Julie Pace, rédactrice en chef de l’agence, dans un communiqué. Au cœur du bras de fer entre AP, véritable institution du journalisme aux Etats-Unis et dans le monde, et le gouvernement Trump : le refus de l’agence d’utiliser le nouveau terme officiel de « golfe d’Amérique » pour désigner le golfe du Mexique, une décision prise par le président depuis son retour au pouvoir.
Refuser à un reporter d’AP d’accéder à la conférence de presse entre Donald Trump et le premier ministre indien Narendra Modi est « une escalade très inquiétante des efforts continus de l’administration de punir Associated Press pour ses décisions éditoriales », a dénoncé Julie Pace. « C’est une violation flagrante du premier amendement » à la Constitution américaine qui consacre notamment la liberté d’expression et de la presse, a-t-elle poursuivi. « Nous exhortons l’administration Trump, dans les termes les plus forts, à cesser cette pratique. »
L’agence Reuters également attaquée
Mardi et mercredi, des journalistes d’AP avaient déjà été empêchés d’accéder au bureau Ovale, la porte-parole de la Maison Blanche justifiant une décision contre les « mensonges » des médias. « C’est un fait que l’étendue d’eau au large de la côte de la Louisiane est appelée golfe d’Amérique. Je ne comprends pas pourquoi les médias ne l’appellent pas ainsi », avait estimé mercredi Karoline Leavitt.
Dans le bureau Ovale, où Donald Trump reçoit quotidiennement la presse, une carte représentant le golfe du sud-est des Etats-Unis y est disposée, avec les mots « golfe d’Amérique ». Dans une note éditoriale, AP avait dit continuer à qualifier cette étendue de golfe du Mexique, son « nom d’origine, tout en reconnaissant le nouveau nom choisi par Trump ».
Les relations entre Donald Trump et les médias sont très tendues, avec plusieurs coups de boutoir ces derniers jours contre la presse. Il s’en est pris par exemple à l’agence britannique Reuters, l’accusant d’avoir reçu indûment neuf millions de dollars du Pentagone. Ce financement a en réalité été accordé à une entreprise qui fonctionne séparément de l’agence de presse.