
L’association Médecins Sans Frontières manifeste à Genève contre la « militarisation » par Israël de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza
Habillés de rouge et scandant, « l’aide militaire n’est pas humanitaire », une centaine d’employés de Médecins sans frontières (MSF) ont protesté jeudi à Genève contre la « militarisation » par Israël de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Massés derrière une grande banderole « Gaza : All red lines crossed » (Gaza : « toutes les lignes rouges sont franchies »), les membres de MSF, dont plus de 1 000 personnes travaillent dans la bande de Gaza, ont réclamé la fin du blocus quasi total imposé par Israël et l’arrivée en quantité suffisante de l’aide humanitaire dont dépend la population de l’étroit territoire palestinien.

A l’instar des agences de l’ONU et d’autres ONG, MSF refuse de s’associer aux activités de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une entité soutenue par Israël et les Etats-Unis, mais au fonctionnement opaque. La GHF a distribué de la nourriture depuis le 27 mai pendant quelques jours avant de suspendre ses activités.
« Ce nouveau système d’acheminement de l’aide est non seulement inefficace, mais surtout dangereux et déshumanisant causant de nombreux morts et blessés parmi les civils. Les tragiques incidents du 27 mai, 1er et 3 juin en sont la preuve », dénonce Stephen Cornish, Directeur général de MSF Suisse.
MSF, qui a perdu 11 membres à Gaza depuis le 7-Octobre 2023 dans des raids israéliens, estime que « seuls un cessez-le-feu durable et l’ouverture immédiate des frontières de Gaza à l’aide humanitaire – notamment la nourriture, les fournitures médicales, le carburant – peuvent atténuer cette catastrophe créée de toutes pièces », précise un communiqué de l’organisation.
