
En Espagne, le parti d’extrême droite VOX ne cache pas son mécontentement face aux choix politiques du gouvernement régional andalou, qu’il accuse de sacrifier l’agriculture locale au profit de la Tunisie et d’autres intérêts étrangers.
Manuel Gavira, porte-parole de VOX au Parlement andalou, a souligné une incohérence qu’il juge flagrante : « On arrache nos oliviers en Andalousie pendant que l’Espagne devient le plus grand acheteur d’huile à la Tunisie », rapporte Voxespana.es.
La Tunisie, désormais quatrième producteur mondial d’huile d’olive, connaît une croissance impressionnante de ses exportations. Au premier trimestre 2025, elles ont augmenté de 46 %, atteignant des volumes records. Toutefois, ce succès s’accompagne d’une chute des prix, qui ont diminué de 54 % en mars par rapport à l’année précédente. Cette pression sur les prix est en partie liée à une offre tunisienne abondante, dans un marché européen dominé par de puissants acteurs capables d’imposer leurs conditions.
En Andalousie, cette situation crée des tensions. VOX dénonce une hausse de 62 % des importations agroalimentaires en provenance d’Afrique depuis 2019, citant principalement la Tunisie et le Maroc. Le parti critique également les investissements européens dans les plantations d’oliviers au Maroc et dans les infrastructures hydrauliques à l’étranger, estimant que l’Espagne ne protège pas suffisamment ses propres agriculteurs.
L’Italie en guerre contre l’huile d’olive tunisienne
Cette dynamique ne se limite pas à l’Espagne. En janvier 2025, les deux principales organisations représentant les producteurs d’huile d’olive en Italie, Coldiretti et Unaprol, ont proposé des solutions pour faire face à la concurrence extérieure. Parmi elles, la création d’un registre télématique européen pour assurer la traçabilité des produits et la limitation des importations tunisiennes à la période avril-septembre afin de protéger la production locale.
Les tensions ont culminé en février 2025, lorsque des dizaines de canots pneumatiques ont encerclé un navire transportant de l’huile d’olive tunisienne à son arrivée au port de Civitavecchia. Des agriculteurs affiliés à Coldiretti ont monté une action spectaculaire pour protester contre la concurrence tunisienne, avec des milliers d’oléiculteurs se rassemblant sur le quai, brandissant des slogans en faveur de la protection de la production locale.
Selon Coldiretti, l’importation d’huile d’olive en provenance de pays hors Union européenne, qui a atteint environ 65 millions de litres en 2024, représente une menace directe pour l’industrie italienne.