Dans leur empressement à diminuer les dépenses de l’État fédéral, les dirigeants actuels des États-Unis ont, sans hésiter, renvoyé les fonctionnaires en charge des armes nucléaires. Cet acte irréfléchi a mené à la nécessité de les réengager en urgence une fois l’erreur réalisée. Ce type de décision précipitée et irréfléchie est souvent le produit d’idéologies anti-État et menace les stratégies agressives de réduction des coûts, ou « cost killing », qui sont généralement appliquées dans la précipitation, sans discernement, et par des individus mal informés sur les structures qu’ils cherchent à transformer. Bien que la réduction des coûts et l’amélioration des opérations soient des pratiques courantes, elles nécessitent d’être effectuées avec un souci constant de la qualité du service et de la cohérence organisationnelle. En effet, il serait illogique d’augmenter les bénéfices au détriment de la satisfaction client ou de diminuer la dette publique en compromettant les fonctions de l’État. De plus, il serait contreproductif de réduire des dépenses sans évaluer les pertes potentielles dans d’autres domaines. Le respect de ces principes exige une connaissance approfondie des domaines concernés et une attention particulière aux conséquences imprévues des mesures prises.
Sur le terrain, les précautions nécessaires sont souvent négligées. Les directives sévères de « cost killing » sont imposées par de nouvelles équipes dirigeantes ou gouvernements qui visent un retour rapide à la rentabilité ou des économies budgétaires conséquentes. Les responsables de ces stratégies manquent souvent des compétences requises et doivent opérer, du moins partiellement, sans la pleine compréhension de la situation. En conséquence, il est fréquent de voir des réductions budgétaires appliquées de manière uniforme ou des coupes concentrées sur des secteurs jugés moins importants, moins protégés ou dont les impacts négatifs ne sont pas immédiatement apparents. Ces stratégies peuvent s’appuyer sur des consultants, mais leur efficacité dépend de leur connaissance préalable des activités à réformer, sans quoi ils pourraient être tout aussi perdus que ceux qui les ont engagés.