
Alors que la Tunisie enregistre une légère amélioration de sa balance commerciale énergétique à fin mars 2025, le pays fait face à une détérioration de son bilan d’énergie primaire.
Le déficit de la balance commerciale énergétique, incluant la redevance sur le gaz algérien, a reculé de 3% pour atteindre 2937 millions de dinars (MD) à la fin mars 2025, selon le dernier rapport de l’Observatoire national de l’énergie et des mines. Ce léger recul s’explique principalement par une contraction des importations énergétiques en valeur de 8%, conjuguée à une chute plus marquée des exportations de 28%.
Cette amélioration s’inscrit dans un contexte de forte volatilité du marché mondial : le prix du Brent — référence du brut échangé — a baissé de 13 dollars par baril en mars 2025 par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, le dinar tunisien s’est apprécié de 2% face au dollar, atténuant l’impact du coût des importations payées en devise américaine.
Cependant, cette dynamique positive du commerce extérieur énergétique contraste avec la hausse de 8% du déficit du bilan d’énergie primaire, qui s’élève à 1,33 million de tonnes équivalent pétrole (Mtep). Le taux d’indépendance énergétique est passé de 43% à 39% en un an, et tomberait à 31% sans la prise en compte de la redevance sur le gaz algérien.
Cette détérioration est due à une baisse de 6% des ressources primaires, notamment la production de pétrole brut et de gaz naturel, qui représentent toujours 73% du mix énergétique national. Les énergies renouvelables peinent à s’imposer, ne couvrant que 2% des ressources primaires.
Parallèlement, la demande d’énergie primaire a augmenté de 2%, avec une hausse de 4% pour le gaz naturel et une stabilité pour les produits pétroliers. La structure de la demande évolue légèrement : les produits pétroliers représentent désormais 50% de la demande (contre 51% l’an passé), tandis que le gaz naturel est passé de 48% à 49%.
Enfin, la redevance sur le transit du gaz algérien — ressource stratégique pour la Tunisie — a reculé de 15%, accentuant les fragilités d’un système énergétique en quête de résilience.
Si la Tunisie parvient à contenir son déficit commercial énergétique à court terme grâce à un contexte international favorable, l’aggravation du déficit énergétique interne révèle une dépendance croissante aux importations et une production nationale en recul. Une situation qui appelle à accélérer les investissements dans les énergies renouvelables et à renforcer l’efficacité énergétique.