
Rodrigo Duterte, qui a dirigé les Philippines de 2016 à 2022 et qui est aujourd’hui âgé de 79 ans, a été appréhendé le mardi 11 mars à son arrivée à l’aéroport de Manille. Cette arrestation fait suite à un mandat émis par la Cour pénale internationale (CPI) et relayé par Interpol, en lien avec sa campagne controversée de lutte contre la drogue. Sous sa présidence, au moins 6 252 personnes soupçonnées de trafic de drogue ont été tuées par la police dans ce qui a été décrit comme des ‘incidents armés’, et qui pourraient s’apparenter à des exécutions extrajudiciaires. Duterte, reconnu pour son style direct et son approche impitoyable, avait encouragé les forces de l’ordre à user de la force sans réserve, leur assurant ainsi qu’à lui-même une impunité. Les organisations non gouvernementales estiment que le nombre réel de victimes pourrait être deux à trois fois supérieur, incluant les morts causées par des acteurs non étatiques ou des règlements de comptes, non seulement pendant son mandat présidentiel mais également lorsqu’il était maire de Davao pendant vingt ans.
Actuellement, Duterte est détenu à titre provisoire à la base aérienne de Villamor. Les autorités de Manille envisagent de l’extrader soit à La Haye, siège de la CPI, soit dans un autre pays membre de la Cour, sachant que les Philippines ont quitté l’organisation en 2019 sous son impulsion. Une vidéo partagée par une de ses filles montre Duterte défiant un officiel, une canette de Coca-Cola à la main, de justifier légalement son arrestation.