

Le président de l’Association tunisienne des jeunes médecins, Wajih Dhakhar, a dénoncé l’absence de volonté réelle de la part du ministère de tutelle pour résoudre la crise des jeunes médecins, engager des négociations sérieuses autour de leurs revendications et améliorer leurs conditions matérielles afin de les retenir dans le système public.
Il a précisé que le ministère de la Santé a exprimé sa compréhension de leurs demandes qu’il juge « légitimes », mais se dit incapable d’ouvrir la discussion sur tout volet financier en raison de blocages juridiques et administratifs.
Invité de l’émission Midi Show ce mardi, Wajih Dhakhar a souligné que le ministre de la Santé considère que le système de travail complémentaire pourrait améliorer la situation financière des médecins, mais « nous travaillons déjà 120 heures par semaine, nous n’avons tout simplement pas le temps pour y recourir », a-t-il affirmé.
Face à cette situation, l’Organisation tunisienne des jeunes médecins a décidé d’entrer en grève de cinq jours à partir du 12 juin.
Les urgences continueront de fonctionner normalement
Wajih Dhakhar a précisé que le service dans les services d’urgence de tous les hôpitaux se poursuivra normalement, tandis que les autres services continueront à fonctionner grâce aux autres médecins. Il a dénoncé une forme de mépris de la part du ministre, qui a estimé que les jeunes médecins étant encore en formation, leur grève n’aurait pas d’impact majeur sur le fonctionnement des hôpitaux.
Il a également contesté les déclarations du ministre affirmant que les jeunes médecins en Tunisie perçoivent les salaires les plus élevés du Maghreb, les qualifiant de « fausses et infondées ».
Une hémorragie migratoire inquiétante
Concernant les départs à l’étranger, Wajih Dhakhar a rappelé que le nombre de médecins ayant émigré était de 266 en 2010, contre 1 590 en 2023, une évolution qu’il considère comme le reflet direct de la dégradation de leurs conditions de travail.