Dans la nuit du 10 au 11 mars 2025, plusieurs centaines de personnes ont entamé un siège autour du bâtiment de la Radio-télévision de Serbie (RTS) à Belgrade, empêchant les employés de pénétrer à l’intérieur, tout en autorisant uniquement les sorties. Cette action a été motivée par le mécontentement envers la couverture médiatique d’un mouvement étudiant anti-corruption, qualifié de manière péjorative dans un bulletin d’information. En particulier, l’emploi du terme « horde » par un journaliste lors d’une question posée au président Aleksandar Vucic a été le catalyseur de ce blocus, qui a débuté juste avant minuit, heure locale et de Paris. Des affrontements mineurs ont eu lieu entre les manifestants et les forces de l’ordre, qui ont réussi à entrer dans le bâtiment, selon ce qu’a observé un reporter de l’Agence France-Presse. Un policier a été blessé durant l’incident, et le ministère de l’Intérieur a déclaré que la police n’interviendrait pas contre les manifestants sauf en cas d’invasion violente des institutions publiques et de la RTS. La RTS, souvent accusée de partialité, a été la cible de manifestations étudiantes ces derniers mois. La colère contre la corruption et le manque de surveillance adéquate des grands projets de construction a été exacerbée par la tragédie survenue le 1er novembre, lorsque l’effondrement d’un auvent en béton à la gare de Novi Sad a entraîné la mort de 15 personnes, dont deux enfants, à la suite de travaux de rénovation qui avaient duré trois ans. Le président Vucic a alterné entre des invitations au dialogue avec les étudiants et des accusations selon lesquelles la Serbie serait le théâtre d’une « tentative de révolution de couleur » orchestrée par des « agents étrangers » de « pays occidentaux ».
