

Le président américain Donald Trump a rencontré mercredi à Riyadh son homologue syrien Ahmad al-Chareh, pour la première fois depuis la chute de Bachar al-Assad. Cette rencontre, qualifiée d’historique, a duré près de trente minutes en présence du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a participé virtuellement.
Au cours de cet échange, Trump a invité la Syrie à rejoindre les accords d’Abraham, qui ont vu plusieurs pays arabes normaliser leurs relations avec Israël. Il a également exigé l’expulsion des groupes armés palestiniens du territoire syrien, ainsi que la prise en charge des prisons où sont détenus les membres de Daech, actuellement gérées par les forces kurdes, avec lesquelles la Turquie est en conflit.
Cette rencontre survient au lendemain d’une décision spectaculaire : la levée des sanctions américaines contre Damas, instaurées depuis 1979 et renforcées après 2011. Trump a justifié cette mesure en affirmant vouloir “donner une chance de grandeur” à la Syrie, dans un clin d’œil à son célèbre slogan.
La diplomatie syrienne s’est félicitée de ce “tournant décisif”, tout en évitant de mentionner Israël dans son compte rendu officiel. De son côté, la Maison Blanche a insisté sur la nécessité d’un engagement clair de la Syrie en faveur de la stabilité régionale.
Selon des analystes, cette levée des sanctions ouvre la voie à un retour de Damas sur la scène régionale, avec le soutien de puissances du Golfe. Des projets de reconstruction sont d’ores et déjà envisagés, financés en partie par des investissements saoudiens et émiratis.
Malgré les réticences d’Israël, allié proche des États-Unis, Washington semble miser sur un réalignement stratégique en Syrie. Parallèlement à cette initiative, Trump poursuit une tournée régionale axée sur la signature de contrats économiques massifs, avec 600 milliards de dollars annoncés en Arabie saoudite.