
Dans un contexte marqué les attentes pressantes de la population, le président de la République, Kais Saied, a réaffirmé la volonté ferme de l’État de mettre en œuvre une politique sociale ambitieuse et globale. C’est ce qui ressort de sa rencontre, mercredi 28 mai, avec la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, au palais de Carthage.
Le chef de l’État a insisté sur le fait que cette orientation sociale n’est pas une option, mais une nécessité nationale. « L’État est résolu à concrétiser la volonté du peuple », a-t-il déclaré, en soulignant que les politiques futures ne doivent plus être pensées de manière sectorielle ou fragmentaire. Pour lui, il s’agit désormais d’aborder les problématiques sociales dans une approche intégrée, qui tienne compte du destin collectif de la nation.
Une réforme profonde du cadre juridique
L’un des points centraux de cette entrevue a été l’annonce de nouvelles mesures législatives en faveur de la justice sociale. Le président a notamment évoqué un projet de décret visant à interdire ce qu’il a qualifié d’« esclavage administratif », faisant référence aux formes de précarité, d’abus et de traitement inéquitable qui subsistent dans certaines administrations et entreprises publiques.
Ce décret viendra compléter une révision du Code du travail déjà entamée, et devrait, selon le président, offrir davantage de garanties aux travailleurs : sécurité de l’emploi, respect de la dignité professionnelle, et lutte contre les formes d’exploitation institutionnalisée.
« Lorsque le travailleur se sent stable et assuré que ses droits ne seront pas violés, il fournit plus d’efforts. C’est ainsi que se construit une économie forte et un climat d’investissement sain », a affirmé Kais Saied, reliant directement les droits sociaux à la performance économique nationale.
Responsabilisation et renouvellement des élites
Le président a également adressé un avertissement clair aux responsables qui, selon lui, ne s’acquittent pas de leurs fonctions dans l’intérêt du pays. Il a dénoncé les attitudes opportunistes au sein de l’administration, appelant à un renouvellement générationnel et moral des élites.
« Ceux qui considèrent leur mission comme un tremplin personnel doivent s’effacer. Il est temps de faire confiance à la jeunesse, qui est capable de travailler avec honnêteté et d’innover dans l’intérêt commun », a-t-il déclaré, en évoquant une relève générationnelle alignée sur les choix nationaux fondamentaux.