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La dissolution de l’Assemblée nationale a accéléré le malaise politique des Français et leur décrochage démocratique avec leurs voisins européens

- Politique
février 11, 2025

La dissolution de l’Assemblée nationale, en juin 2024, restera sans doute comme l’une des décisions présidentielles ayant suscité le plus d’incompréhension dans l’histoire de la VRépublique – et le baromètre annuel de la confiance politique, réalisé par l’institut OpinionWay pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), publié mardi 11 février, le confirme de nouveau. Cette vaste enquête annuelle a été menée dans quatre pays, la France, l’Allemagne, l’Italie et, pour la première fois, les Pays-Bas, entre le 17 janvier et le 5 février, soit un mois après l’arrivée de François Bayrou à Matignon.

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Les conséquences de la décision d’Emmanuel Macron sur la société française se révèlent être considérables et inédites – instabilité gouvernementale, incertitude économique, complexification du jeu politique, crise de légitimité des gouvernants – au point que la période qui s’étire depuis le 9 juin 2024 a durablement entamé la confiance des Français dans leurs représentants, mais aussi dans le bien-fondé du système démocratique.

A travers cette photographie d’une partie de l’opinion européenne, la France apparaît comme un îlot de pessimisme au milieu de ses voisins. Les Français sont plus nombreux que l’an passé à évoquer la méfiance (45 %), la lassitude (40 %) et la morosité (30 %) pour caractériser leur état d’esprit. La peur (18 %) progresse également.

La dissolution de l’Assemblée nationale a eu l’effet d’un accélérateur sur le malaise politique. Les Français sont ceux qui ont le moins confiance en la politique (74 %), soit une hausse de 4 points sur un an. Le fossé se creuse en la matière avec l’Allemagne et l’Italie où la défiance dans le politique recule. Outre-Rhin, où une crise politique similaire sévit après l’éclatement de la coalition tripartite emmenée par le chancelier social-démocrate, Olaf Scholz, un tiers des personnes interrogées continuent d’exprimer de la sérénité. Et ce malgré, la montée en puissance du parti d’extrême droite, Alternative pour l’Allemagne (AfD).

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