43 views 3 mins 0 comments

L’écart saisissant entre l’aspiration à l’autonomie européenne d’Emmanuel Macron et les défis financiers de la France

- Politique
mars 11, 2025

Le 5 mars, une allocution présidentielle captivant plus de quinze millions de spectateurs a résonné à travers la France, mettant en lumière les conséquences géopolitiques du rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine, au détriment de l’Ukraine et de l’Europe. Cette intervention d’Emmanuel Macron a suscité une prise de conscience collective parmi les Français, qui sont désormais préoccupés par la menace russe, reconnaissant l’impossibilité de dépendre des États-Unis pour la protection et approuvant le renforcement militaire européen en cours.

Lors d’un entretien accordé à La Tribune Dimanche le 9 mars, le ministre de la défense, Sébastien Lecornu, a indiqué l’objectif d’atteindre une enveloppe de 100 milliards d’euros pour le budget de la défense française d’ici 2030, ce qui représente un doublement par rapport aux 50 milliards d’euros actuels. Dans un contexte budgétaire sain, cet objectif serait déjà ambitieux.

Cependant, la situation financière actuelle de la France est préoccupante, avec un déficit public fin 2024 de 6 % du PIB, que le gouvernement espère limiter à 5,4 % pour l’année en cours, bien que cette cible soit incertaine. De plus, le pays est alourdi par une dette publique de 3 300 milliards d’euros, soit 113,7 % du PIB. Le service de cette dette devient de plus en plus coûteux en raison de la hausse des taux d’intérêt, avec des remboursements estimés à 59 milliards d’euros pour l’année actuelle et prévus à plus de 70 milliards en 2027. Ces indicateurs défavorables placent la France parmi les pays les moins performants de la zone euro.

La souveraineté, telle que définie par le dictionnaire Le Robert comme l’état d’une nation qui ne dépend d’aucune autre, contraste fortement avec la réalité financière de la France. La volonté d’Emmanuel Macron de promouvoir l’autonomie européenne depuis 2017 est en contradiction avec les difficultés qu’il rencontre pour gérer les finances nationales. Ce paradoxe marquera cette période historique. En tant que figure du renouveau européen, il est aussi celui qui a popularisé la notion de dépenser ‘quoi qu’il en coûte’, confondant parfois la dette nécessaire pour financer les grands projets d’avenir avec le maintien d’un modèle français qui peine à s’autofinancer depuis des décennies.