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94% des chefs d’entreprise considèrent la pression fiscale comme un frein majeur

- Tunisie
janvier 31, 2025

Baromètre CCITF : 94% des chefs d’entreprise considèrent la pression fiscale comme un frein majeur

 

La directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française (CCITF), Raja Touil, est revenue, vendredi 31 janvier 2025, sur le baromètre économique 2024 et les prévisions pour 2025 réalisées par la chambre, en présentant les principaux résultats.

La responsable a précisé que le sondage a été mené sur six semaines, entre le 30 octobre et le 12 décembre 2024, auprès d’un échantillon représentatif de 243 entreprises, contre 180 l’année précédente.

Il s’est focalisé sur quatre axes :

  • les performances des sociétés (chiffre d’affaires, investissements réalisés et prévus, échanges commerciaux avec la France et l’Afrique)
  • le climat économique, social et politique
  • les facteurs impactant positivement ou négativement les entreprises
  • les projections et leviers de performance

 

Des perspectives encourageantes malgré un ralentissement

Selon Raja Touil, 42% des entreprises interrogées ont enregistré une amélioration de leur chiffre d’affaires en 2024, mais cette progression marque un ralentissement de cinq points par rapport à 2023. Elle a souligné que les sociétés tunisiennes ont été confrontées à une inflation persistante, à la hausse des coûts de production et à une baisse de la demande sur le marché européen, principal débouché de la Tunisie.

Malgré cet environnement complexe, les perspectives pour 2025 restent optimistes : 58% des répondants estiment qu’ils amélioreront leur chiffre d’affaires, tandis que 31% anticipent une stabilité.

 

Concernant les investissements, une prudence est observée par rapport à 2023. Seulement 29% des entreprises prévoient d’augmenter leurs investissements, contre 31% l’année précédente. En revanche, 37% des sociétés annoncent une stabilité de leurs investissements.

En matière d’échanges commerciaux avec la France, 41% des entreprises anticipent une amélioration en 2025, et 33% tablent sur une stabilité. Pour les échanges avec l’Afrique, 41% des sondés n’ont actuellement aucun partenariat avec d’autres pays du continent, ce qui représente « un grand potentiel inexploité », selon Raja Touil. Toutefois, parmi les entreprises ayant des relations commerciales en Afrique, une tendance haussière se dessine.

L’opinion des entreprises tunisiennes sur le climat des affaires s’est nettement améliorée par rapport à l’année précédente. Elles jugent le climat stable à 38% au niveau économique (+14 points), à 56% au niveau social (+11 points) et à 47% au niveau politique (+15 points). Concernant les projections, elles estiment que le climat demeurera rassurant à 36% au niveau économique, 55% au niveau social et 53% au niveau politique.

 

Des freins persistants à la croissance des entreprises

Les chefs d’entreprise identifient plusieurs obstacles majeurs à leur développement. Pour 94% des sondés, la pression fiscale constitue un frein important, tandis que 90% pointent la situation économique et 85% dénoncent la lourdeur des formalités administratives. L’inflation et le manque de liberté d’investissement sont également cités par 80% des répondants comme des entraves à la croissance.

 

Face à ces défis, Raja Touil recommande d’élargir la base fiscale et d’encourager les investissements pour accroître les recettes de l’État sans pénaliser davantage les entreprises en règle par une augmentation de leur imposition.

Les entreprises tunisiennes appellent aussi à des mesures de relance plus efficaces, notamment des incitations financières et fiscales, une simplification des procédures administratives et un renforcement des compétences des ressources humaines.

Interrogées sur l’impact de la nouvelle taxe carbone imposée par l’Union européenne (le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières – MACF), 68% des entreprises déclarent ne pas être concernées à ce stade, mais 66% affirment avoir déjà entrepris des investissements pour se conformer aux nouvelles normes.

 

 

I.N.