Les associations s’unissent contre la répression des militants LGBTQIA+

Face à la répression croissante visant l’Association tunisienne pour la Justice et l’Égalité (Damj) et la communauté queer en Tunisie, plusieurs organisations de la société civile ont exprimé leur soutien, dénonçant les arrestations et les harcèlements ciblés.

Dans un communiqué publié vendredi 21 février 2025, Damj a alerté sur une campagne de harcèlement orchestrée depuis janvier 2024 par des groupes affiliés au pouvoir, visant à criminaliser son action et à réprimer ses militants. L’association a révélé que plus de 84 personnes LGBTQIA+ ont été arrêtées ces derniers mois et que la militante trans Mira Ben Salah est la cible d’attaques répétées, incluant la diffusion de ses informations personnelles et des appels à la violence contre elle.

Cette répression ne se limite pas à l’espace numérique : Mira Ben Salah et sa famille subissent également des pressions des forces de l’ordre à Sfax. Par ailleurs, Damj a dénoncé le rôle de certains médias audiovisuels, accusés d’alimenter cette campagne en diffusant des discours incitant à la haine contre l’association et ses militants.

En réponse, plusieurs organisations de la société civile ont réaffirmé leur solidarité avec Damj et Mira Ben Salah. En tout, 27 associations ont rappelé que la liberté d’association est un droit fondamental garanti par la loi et ont exigé l’arrêt des arrestations arbitraires et du harcèlement sécuritaire. Les signataires ont également appelé les médias à respecter l’éthique journalistique et à cesser de relayer des discours stigmatisants.

Parmi les signataires, on retrouve notamment : l’Association démocratique tunisienne pour la justice et l’égalité ; la Coalition des transgenres de Tunisie ; l’Association tunisienne des femmes démocrates ; la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme ; le forum tunisien des droits économiques et sociaux ; l’Association Lina Ben Mhenni ; l’Association Kalam ; Al-Bawsala ; Bayti ; Amnesty International – Tunisie ; Avocats sans frontières ; l’Organisation mondiale contre la torture ; le groupe Tawhida Ben Cheikh ;  Al-Karama, etc.