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A Berlin, plus de 160 000 personnes se sont rassemblées pour dénoncer le rapprochement entre la droite et l’extrême droite

- Monde
février 02, 2025

Entre 160 000 et 250 000 personnes, suivant les estimations de la police et des organisateurs, se sont rassemblées à Berlin, dimanche 2 février, pour dénoncer le rapprochement de la droite et de l’extrême droite, à trois semaines des élections législatives. La foule s’est massée devant le Parlement, en plein cœur de la capitale allemande, avant de défiler jusqu’au siège de l’Union chrétienne-démocrate (CDU).

« Shame on you CDU » (« honte à toi CDU ») ou encore « Merz sans cœur », pouvait-on lire sur certaines des pancartes brandies par la foule, en référence à la décision des conservateurs de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), emmenée par Friedrich Merz.

Mercredi, au Bundestag, le chef de file de la CDU s’est d’abord appuyé sur l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) pour faire adopter une motion non contraignante visant à retenir tous les étrangers sans papiers à la frontière, y compris les demandeurs d’asile. Vendredi, il a ensuite essuyé un revers en échouant à faire de même, cette fois pour une proposition de loi visant à restreindre l’immigration, mais cette initiative a marqué une nouvelle césure.

Jusqu’ici les partis traditionnels refusaient toute coopération au niveau national avec l’extrême droite, au nom du « cordon sanitaire » ou « pare-feu » dressé contre une formation régulièrement mise en cause pour ses dérives antidémocratiques. « Le pare-feu, c’est nous ! », ont scandé les manifestants, avant de se diriger vers le siège du parti conservateur.

Une « erreur », selon Angela Merkel

Rare membre de la CDU à s’être rebellé contre l’esquisse de rapprochement avec l’AfD, Michel Friedman a pris la parole devant les manifestants pour rappeler « la promesse » inscrite dans la Loi fondamentale allemande : « La dignité de l’être humain est inviolable. » « Le parti de la haine est un problème fondamental de ce pays », a lancé l’élu, qui a quitté ces derniers jours la CDU.

Samedi, déjà, plus de 220 000 personnes avaient manifesté dans les grandes villes comme Hambourg, Leipzig, Cologne ou Stuttgart, selon des chiffres collectés par la chaîne de télévision publique ARD.

Le chancelier social-démocrate, Olaf Scholz, a mis en garde contre le risque de voir les conservateurs et l’extrême droite s’allier pour gouverner le pays, comme cela a été le cas dans d’autres pays. L’ancienne chancelière Angela Merkel, membre du même parti que Friedrich Merz, est sortie de sa réserve habituelle, jeudi, pour qualifier sa décision d’« erreur ».

L’offensive des conservateurs sur l’immigration fait suite à une récente agression mortelle au couteau commise à Aschaffenbourg (Ouest) par un Afghan, dernier en date d’une série de violences impliquant des étrangers qui ont suscité une grande émotion.

Le Monde avec AFP

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