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À San Salvador, l’avenir incertain des vendeuses ambulantes expulsées du centre

- Business
juin 27, 2025

“C’est ici qu’ont démarré ma grand-mère et ma mère, c’est ici que sont nés mes enfants, et aujourd’hui mes petits-enfants vivent dans le quartier”, commente une vendeuse de chaussures artisanales de 50 ans, dans la soirée du 1er mars [2025]. Cinq générations de sa famille ont vécu de ce commerce sur la 5e Avenue du centre historique de San Salvador.

Soixante-douze heures pour s’en aller

Mais les centaines d’étals informels de la 4e Rue Ouest de San Salvador, entre les 5e et 7e Avenues Sud vivaient leurs dernières heures. Le 26 février dernier, la mairie de San Salvador a annoncé aux étalagistes qu’ils avaient soixante-douze heures pour s’en aller. À quelques mètres de là, dans la rue Rubén-Darío, les nouveaux pavés et luminaires ainsi que les commerces flambant neufs annoncent un centre historique différent, où il n’y a pas de place pour les vendeuses informelles.

La vendeuse, qui tient à garder l’anonymat, raconte brièvement son histoire, assise sur une chaise. Deux hommes démantèlent l’étal où elle vendait. Elle n’a toujours pas enlevé le petit écriteau où l’on peut lire : “Chaussures Noemy, souliers élégants, vêtements scolaires décontractés…” Derrière elle, sur le pavé, elle a empilé une vingtaine de sacs de marchandises. “Je ne sais pas comment je vais faire tenir tout ça chez moi”, dit-elle en riant.

Elle ne sait pas encore avec certitude où elle va réinstaller son commerce, mais elle a l’intention de postuler pour l’un des espaces que la mairie est censée proposer sur le marché Hula-Hula, situé à quelques mètres des étals informels. “On va voir si on remplit les conditions”, note-t