Un jeudi soir, à minuit, dans les locaux de la station City Radio, à Kigali, la sexologue Vestine Dusabe s’installe face au micro, raconte El País. Animatrice d’une émission en langue kinyarwanda consacrée à la vie de couple et à la sexualité, elle prend l’appel d’un homme quelque peu découragé : “Avec le kunyaza, il y a jamais d’eau qui jaillit chez ma femme.”
Le kunyaza est le nom d’une pratique sexuelle propre à la région des Grands Lacs, qui consiste, pour l’homme, à stimuler le clitoris de sa partenaire dans le but de provoquer une sécrétion abondante de liquide, différent de la cyprine. La femme est ainsi censée “expulser de l’eau” – ce que l’on appelle communément “éjaculation féminine”. “La pression est telle autour du kunyaza, que les couples sont nombreux à appeler la radio et à se rendre au cabinet de Vestine Dusabe”, précise le quotidien espagnol.
D’un point de vue occidental, cette pratique pourrait être perçue comme un pas supplémentaire vers la libération de la femme, puisqu’elle place son plaisir et sa quête de l’orgasme au centre des débats. Mais le journal est bien plus nuancé, décrivant une manière pour les hommes de mettre en scène leurs performances sexuelles. Les femmes qui ne sécrètent pas – ou peu – de liq